samedi 28 février 2009

Quand vient la fin de l'été

Un mois déjà et l'occasion d'un premier bilan avant de m'engouffrer dans le deuxième moment de mon année ici, avec mon emménagement dans mon appartement au centre de Phnom Penh, cette nouvelle localisation -avant j'étais un peu excentré dans le sud- m'ouvrant plein de perspectives réjouissantes.

Un aveu d'abord, et dont l'énonciation coïncide comme d'habitude avec la disparition du nuage dont il est l'objet (j'aimerais un jour être moins lâche): cette vie paisible dans cette famille était une solution de facilité beaucoup trop confortable et très éloignée de mes vues initiales. Attends je me lève le matin et là une servante a déjà préparé de l'eau chaude pour mon café, a cuit des œufs et du bacon... Après (pas toujours quand même, ponctuellement pour être honnête) un chauffeur m'emmène en mercedes ou 4x4 toyota à l'école où je donne cours. Mon linge est lavé et repassé sans que je bouge d'un cil. Le midi et le soir si je suis là on mange comme des rois, avec à chaque fois au moins 3 plats différents, les servantes sont là pour remplir mon assiette de riz dès que je l'ai vidée (j'ai pris 3 kilos, non oui j'ai hésité à le dire je trouve ça tellement ridicule, mais comme on se dit tout, vous le gardez pour vous cependant hein), bref il y a eu ce prétexte de mon acclimatation au pays pour que je prolonge de quelques semaines mon séjour ici, il y avait tapis derrière la tentation de ce confort bourgeois mais il y avait aussi il faut le dire la vraie joie qui plus est inédite de rencontrer une nouvelle famille, de nouer des liens éternels avec des gens et de faire l'expérience de vivre avec eux. Pour les enfants je suis Pou Sereil (oncle séreil), pour toujours je pense. J'ai un peu ressenti ça quand je suis allé à Batambang avec ma famille dite pauvre.

Donc voilà je me retrouve à la case départ en ayant fait quand même quelques petits pas, oui ce n'est pas logique mais ce que je veux dire c'est que je retrouve la même excitation et la même angoisse d'avant mon départ, à l'heure de m'installer seul dans cet appart, de me lever le matin sans personne à qui parler et de rentrer le soir, passer devant le sexy bar qui se trouve à côté et monter mes trois étages dans l'obscurité presque totale, ouvrir les trois cadenas amenant enfin à mon appart, et me préparer du porc au caramel.

1 Bilan des ateliers

- j'anime des ateliers de cinéma dans 4 écoles, 6 classes et un total de 59 élèves, à raison de 2h par semaine par classe.
- des collégiens français parfois métisses, des lycéens français, des khmers entre 16 et 22 ans qui apprennent l'art et notamment la peinture, des khmers de la rue entre 16 et 22 ans scolarisés dans une ONG et des étudiants du département media de la plus grande université publique.
- contrairement à ce que certains me prédisaient les cambodgiens comprennent tout ce que je dis même si évidemment le niveau du cours n'est pas le même pour tous. chacun en tout cas développe le même enthousiasme dès qu'il s'agit de manipuler une caméra.
- j'ai du mal à m'en sortir en termes de temps mais je mise tout sur l'arrêt d'internet pour donner un rythme viable à tout ça.
- je suis payé hors vacances scolaires 45$ par semaine au total ce qui me permet de payer mon loyer.

2 Bilan réseau social pour toi descalles:

- une famille sino-cambodgienne qui sera là pour m'aider toute l'année s'il le faut, d'une gentillesse incroyable et qui m'a permis de faire mes premiers pas ici et de voir la vie à travers leurs yeux (de riches commerçants donc). plein d'enfants pour qui je suis désormais pou sereil.
- une autre famille, riche aussi, dont mon principal lien est l'un des trois fils (mon cousin) qui a étudié un an en france et qui est ravi de pouvoir exercer la langue. il m'a invité hier à une virée entre amis dans la boite à expats (rempli de professionnelles) puis dans le club hype du moment, pour le coup uniquement composé de cambodgiens (du genre jeunes et très riches), avec des filles qui sans être des professionnelles partagaient étrangement le point commun de toutes ressembler à des mannequins. malheureusement Srun mon cousin repart en australie pour 3 mois pour ses études.
- une famille à Battambang, première province, sorte de maison des bois locales où la vie n'avait absolument rien à voir, avec les enfants qui coupent le poisson le soir puis font la vaisselle à 22h quand ceux de ma maison actuelle pleurent quand la servante les empêche de manger un troisième gâteau d'affilé. dans cette famille un cousin là aussi, Dee, qui étudie la bible une heure par jour avec un prof américain (j'imagine plus pour apprendre la langue que par foi, quoique) en attendant de pouvoir rejoindre un jour sa mère aux USA et devenir comme elle cuisinier; Dee m'appellera dès qu'il passe à Phnom Penh.
- l'une des rares amies de l'époque de ma mère qui est bras droit du président du sénat depuis 15 ans et qui veut que je la considère comme ma tante.
- un ministre important qui lui se trouve être un ancien prétendant de ma tante et plus officiellement un de ses meilleurs amis, qu'elle a chargé de prendre soin de moi.
- le directeur d'une chaine de télé ayant fait la même école que moi et qui ne cesse de me répéter depuis mon arrivée qu'il me file les rênes de sa chaîne dès que j'ai fini avec ces ateliers.
- la seule grande actrice survivante de la période Pol Pot qui prend comme une affaire personnelle de me faire connaître du monde et de m'apprendre les danses cambodgiennes.
- deux des très rares cinéastes survivants que je serai amené à filmer bientôt
- mes élèves bien sûr, avec cette envie de nouer de vrais liens que j'ai tout de suite ressentie chez ceux de l'université, après c'est logique ils ont à peu près mon âge, sont cultivés et parlent mieux anglais que moi. j'espère de mon côté pouvoir briser rapidement cette distance prof/élèves avec les élèves provenant de la rue car ils sont vraiment cools et marrants, et que je commence à avoir des idées de casting pour certains.

3 Ce que j'ai appris en un mois

- qu'il va falloir redoubler d'effort pour parler couramment khmer, maintenant je tiens une discussion sans souci avec les conducteurs de moto mais ça a ses limites, que j'éprouve à chaque fois que je parle à des gosses qui eux ne prennent pas la peine de parler doucement pour que je les comprenne.
- comme il est facile de s'abandonner au confort bourgeois et au jeu terrible mais omniprésent de la hiérarche sociale
- que les enfants m'adorent, non sans blague qu'ils m'adorent vraiment, genre plus que leurs parents s'ils restaient avec moi deux jours d'affilée.
- que je peux manger des soupes, des sandwichs à la viande ou des plats de riz sans problème tous les matins.
- que quand on mange on grossit (j'avais oublié à paris).
- qu'il est possible et ça c'est pour tous ceux qui m'ont toujours soutenu le contraire et triomphaient par avance de mon échec et ce même si je les entends déjà dire que oui mais c'est pas pareil toi tu as de la famille là-bas et en plus ta tête (et là je leur dis non on me prend tout le temps pour un japonais), qu'il est possible de ne pas avoir une vie d'expat avec un réseau d'expat des activités d'expat et surtout une mentalité d'expat (qui quoiqu'on en dise reste une mentalité de colons, oui je vous ai pas raconté mon fameux diner réseau école mais par moments ça m'a vraiment écoeuré, et cette façon de parler des gens et de les mépriser, et cette façon peut-être pire de les aimer).
- à me comporter comme un cambodgien dans la rue et dans les commerces, je sais pas si ça fait illusion (sans doute que non) mais peu importe j'arrive parfois à me sentir comme tel: je ne souris plus quand je regarde les gens, je fais un non entendu sans ouvrir la bouche quand on me propose un tuctuc, je m'adresse aux gens en faisant précéder la question par "ban" (grand frère). bref évidemment que personne d'autre que moi n'y croit mais ce plaisir, loin d'être celui de l'illusion de l'appartenance à une communauté ou du retour aux racines, c'est celui simple et gratuit du mimétisme.
- les danses cambodgiennes donc.
- que je vais devoir mettre moi aussi du shweppes dans mon whisky si je veux pas faire mon blackout à chaque fois vu que sinon je me retrouve à boire beaucoup plus que les autres avec leur manie de la trinque collective.
- combien les relations garçon fille n'ont rien à voir avec les nôtres, c'en est à la fois terrifiant et passionnant, cette segmentation, cette différence de statuts et cette persistance d'une tradition que je pensais quand même moins forte.
- combien les relations entre les gens et à l'intérieur des groupes n'ont rien à voir avec les nôtres, je reviens d'un déjeuner avec mes élèves de l'université là, et j'ai l'impression qu'il ne peut pas y avoir de problème relationnel entre eux, par exemple qu'il est impossible que deux types se détestent dans une même classe, non ils s'aiment tous bien, rigolent tous ensemble, ce qui pose la question de la personnalité, de la vie en dehors du collectif et de savoir s'il y a la même tiédeur dans le sens inverse (les relations fortes).

4 Mes résolutions pour les mois à venir

- trouver un équilibre et un rythme entre mes diverses activités, ou alors définitivement accepter
de me laisser porter par les eaux les plus fortes et voir ce qui arrive.
- en finir avec internet qui m'empêche de vivre pleinement ici et qui joue le même rôle que la télévision à une autre époque. je ne m'abonnerai pas et y aurai accès quand je rendrai visite à ma famille ou dans les diverses écoles où je vais. j'écrirai donc mes billets sur word puis les posterai sur le blog. je serai aussi moins réactif et moins long sur les mails. j'ai hâte de revenir à cet âge pré-internet où je vais être obligé pour m'occuper de descendre dans la rue, lire les bouquins que fanny m'enverra de france, voir les films de sylvain et écrire ceux que je fais ici.
- prendre plus de risque avec mon confort quotidien: sortir la nuit même si tout le monde arrête pas de me répéter que c'est un coupe gorge (ce dont je ne suis même pas si sûr), passer du temps dans les rues.
- rendre visite à tom au vietnam, vinz aux philippines et peut-être laure en corée.
- trouver de l'argent!
- apprendre à cuisiner local et me faire à bouffer.
- passer une après-midi par semaine dans l'école avec les jeunes des rues, faire leur connaissance, les voir en dehors.
- organiser des fêtes mieux que celles de la rue keller dans mon nouvel appart, en espérant que j'arriverai à faire sortir les cambodgiens qui pour la plupart se couchent à 22h.
- voir au moins 4 films par semaine.
- lire au moins un bouquin par mois (c'est mal parti).
- continuer à filmer régulièrement et poster au moins une vidéo par semaine.
- continuer à écrire l'histoire de ma vie sentimentale (oui ça parait un peu vulgaire dans une to do list mais c'est pour faire preuve de volontariat).
- écrire les nouveaux mots appris et les relire, c'est pas si compliqué merde.

allez je vais faire ma valise pour Bangkok.

(j'allais oublier une nouvelle vidéo , pas ouf mais qui pourra me servir plus tard)

jeudi 26 février 2009

City Light

Soirée incroyable hier dont je me suis promis de faire le récit ici, mais tant de choses à faire que je vais (essayer de) faire court.

Avant ça trois choses:

1- passé 3 jours formidables à Battambang, où j'ai visité de la famille qui, chose inédite par rapport aux autres bouts de famille rencontrés depuis le début, est très pauvre. La grand-mère, veuve, occupe une petite maison où elle loge la plupart des enfants d'un histoire familiale complexe, en plus d'autres jeunes d'environ 20 ans qui dorment là chaque nuit, ensemble dans des moustiquaires et presque à même le sol. Je détaillerai plus tard car cette histoire vaut le coup mais j'ai beaucoup pensé à la maison des bois: la même tristesse et en même temps le même bonheur. j'ai pas mal filmé, reste à monter (j'espère la semaine prochaine). ai aussi filmé deux événements assez étonnants: la chasse au poisson par les enfants et les jeunes, dans la boue d'un étang vidé, et le vol de centaines de cygnes au coucher du soleil. Il y aussi les nouveaux enfants que j'ai rencontrés (mes cousins) et qui m'ont à nouveau adoré, à croire que j'ai la cote avec ce genre d'humains. Il y a surtout qu'au terme de ces 3 jours j'ai toutes les grandes lignes du scénario de la fiction que je veux tourner à la fin de l'année. Je pensais pas que ça arriverait si tôt. Bien sûr tout est susceptible de changer en 6 mois, tout va changer même, mais ça fait du bien par où ça rassure du poil de la bête. Ah oui autre révélation qui a précédé le week-end: j'ai compris (en cela le dossier global de présentation de la bourse que je présente et dont l'oral est en mars -Jacky et Sylvain le font à ma place- m'a pas mal aidé) que les trois projets que je fais ici n'en formaient qu'un, que les réunir n'était pas qu'une mise en forme arrangeante pour la recherche de subventions, et qu'il fallait la chose révélée savoir tisser les liens entre les trois, nourrir chacun aux mamelles des deux autres (euh oui je sais pas pourquoi les mamelles). Bon dis comme ça c'est un peu flou je préciserai peut-être plus tard.

2- j'ai mon appart, les clés et tout et tout. je posterai des photos quand j'en aurai. j'emménage la semaine prochaine, le temps de faire mes adieux à mes hôtes actuels. j'ai hyper hâte et un tout petit peu peur.

3- je sais plus c'est quoi 3... peut-être le fait que ma tante de France est partie aujourd'hui ainsi que la fille américaine de ma grand-mère de substitution, ce qui marque d'autant plus la transition avec la fin de ma période d'adaptation, peut-être le tournoi de sport auquel j'ai assisté cet aprem dans l'école où j'étais censé donné cours, peut-être la visite que je vais faire à Nicky à Bangkok ce week-end, ben non je sais plus.

Hier donc, passé la soirée avec la dernière grande actrice vivante (il y a eu 4 grandes stars féminines dans les années 60-70), qui pour la dernière nuit de ma tante ici nous a proposé d'aller danser au city light, un club formidable où la clientèle est exclusivement composée d'hommes mariés qui choisissent à l'entrée des hotesses tirés à quatres épingles et pour certaines sublimes, boivent en leur compagnie puis vont danser avec elles sur une piste totalement obscure lors des slows pour un plus grand anonymat, même si la pratique est tellement courante ici (s'amuser sans sa femme avec des jeunes filles, sans pour autant aller plus loin) que c'en est presque coquet. Que des hommes mariés et des hotesses donc et nous: ma tante, moi, l'actrice que tout le monde évidemment reconnaît (c'est limite une légende vivante) et surtout des amis à elle, trois femmes et un homme. Deux d'entre elles sont aussi des comédiennes de l'époque, la dernière je ne saurai pas et l'homme se révélera être le prof de danse de la grande actrice, qui effectivement dansera comme un dieu. J'avais promis que je la ferai courte: ce qui était dingue c'était ce contraste entre ces trois femmes de plus de 60 ans qui ne pouvaient pas me faire penser à autre chose qu'à de vieux transs sur le déclin et la grande actrice, qui malgré les liftings à répétition avait la finesse de nous épargner la triple dose de fond de teint mais qui mieux que cela tenait une forme incroyable. La mine épanouie, la taille d'une jeune fille, les cheveux pile poil dans la revival fashion du moment (même si c'est pas fait exprès), avec une frange et un noeud à l'ancienne, et une jupe noire à pois, quand les 3 autres étaient engoncées dans leurs pantalons trop ajustés et étaient parées de bijoux des plus clinquants. Mieux encore: sa capacité à danser toute la soirée comme une jeune fille (j'ai appris grâce à elle toutes les danses cambodgiennes) contre l'inertie des autres, la véritable joie qui se lit sur son visage contre la profonde mélancolie que j'ai cru déceler chez les autres (et alors que wikipedia avance qu'elle serait née en 1944!). Car ce premier contraste se double évidemment d'un autre: celui de ces 4 femmes avec les innombrables jeunes filles aux jupes courtes qui occupaient la piste de danse et l'attention de tous. Impossible de ne pas préjuger des idées qui traversent l'esprit de ces anciennes gloires quand elles fixent pendant plusieurs morceaux d'affilée la piste de danse. Impossible aussi de ne pas être frappé par cette image si belle que j'enrage de n'avoir pu la filmer des 5 dansant alignés devant moi le madison, presque en ombre chinoise dans l'espèce de contre jour des spots, avec derrière tous ces couples assemblant un homme mûr souvent très bon danseur à la jeune femme désirable que mes voisines n'étaient plus, la grande actrice mise à part ce qui a commencé à me faire douter: et si cet enthousiasme revendiqué de celle qui a survécu et qui maintenant souhaite profiter de chaque instant, prétexte à notre venue et à sa fréquentation assidue de ce club, ne cachait pas quelque chose de plus pervers, comme une façon de gagner quand même et ce malgré sa jeunesse évidemment perdue, en convoquant ces vieilles amies puis triomphiant par leurs regards envieux attestant bien qu'elle n'est pas des leurs, qu'elle est seule dans une bulle d'intemporalité qui finalement n'existe que dans le regard tendu par ces supposées amies. Il y avait clairement quelque chose de l'ordre de la victoire à la voir ainsi tour à tour enchaîner les valses et tangos les plus pointus avec les danses plus contemporaines aux bras du seul homme de moins de 40 ans de la salle. Mais pour tout dire je pense avoir fictionnalisé à outrance et croit réellement à sa générosité sur ce coup, en tout cas je ne crois qu'il y ait de perversité consciente de sa part. Bon toujours est-il qu'elle veut désormais qu'on se voit souvent et a promis de m'emmener rencontrer le beau monde de la haute locale.

Bon ben voilà pour hier, je vais monter le foot et reviens pour un premier bilan de ce premier mois.

Apparemment c'était cool hier au truskel, philou fais-moi un retour mais j'ai déjà entendu dire que les débuts aux platines de JJ33 ont eu leur effet. (sab j'ai lu le 1er morceau avec les modifs par rapport à la première version et n'ai pas encore le temps d'attaquer la suite, no panique hein)
(oh oui j'ai oublié hier j'ai aussi compris que la valse c'était peut-être la danse la plus émouvante qui soit, et aussi que je faisais erreur au solfège en méprisant les rythmes ternaires)

samedi 21 février 2009

J'aime la vie par dessus tout

Samedi 8h. Pour la première fois depuis mon arrivée je suis au réveil aussi heureux et euphorique qu'il m'arrivait de l'être à Paris. Comment je disais déjà Sabri? Ah oui... "J'aime la vie par dessus tout" (qui trouve la citation?). J'ai mis un des cd que je n'avais pas encore écoutés (et qui donc ne tournait pas déjà en boucle dans mon i-tunes (je vais vite arriver à pénurie de musique, sans internet et de toutes façons avec deezer en berne)). Les raisons? Multiples, qu'on pourrait cependant résumer à: la confiance engendre la confiance qui engendre l'euphorie. Une théorie de buteur de foot quoi. Et most seriously, c'est toujours cette question de trouver sa place et sa légitimité, et depuis quelques jours je sors ma caméra plus facilement, ou je sens que je pourrais la sortir, bientôt, ou que ça y est j'en ai envie, plus les cours qui s'enchaînent et où je trouve aussi peu à peu mes marques et prend de plus en plus de plaisir, bref tout ça n'est qu'un prémice de prémice mais qui fait cependant toute la différence.

La preuve deux nouvelles vidéos et (en plus des vidéos d'anniversaire que vous n'avez je l'espère pas manquées). Pff j'ai galéré pour les mettre en ligne et je sens que je galèrerai à chaque fois...

Programme chargé ce week end:
- dans une heure premier cours avec la 2ème classe de l'université royale (département media), la 1ère classe ayant eu cours hier - super (mais j'en garde sous la semelle pour un spécial premier bilan des ateliers).
- je vais essayer de bouffer avec eux ce midi dans le cadre de ma mission friendship.
- tournage avec ma tante cet aprem de deux séquences du docu sur le ciné khmer, à l'ancien cinéma de mon grand-père aujourd'hui devenu salle de jeu, puis au grand pont à l'extrémité de la ville, là où ma tante a vu partir en 1975 la plus grand actrice de l'époque alors qu'elle restait de l'autre côté avec le plus grand acteur de l'époque. Pas de bon choix cependant: aucun n'a survécu.
- ce soir bouffe réseau (!) avec les trois personnes de mon école de commerce au Cambodge (moi donc, le directeur d'une chaîne de télé locale, d'ailleurs la seule accessible en France via Orange ou Free (je vais essayer d'y proposer de courts programme je vous tiens au courant) et une fille bossant sans doute pour une ONG en province)
- demain matin départ pour Battambang, deuxième ville du pays, avec ma tante, et où nous rendons visite à de la famille éloignée. j'y vais avec ma caméra principalement pour filmer ma tante, celle-ci partant dans quelques jours alors que je n'ai pas du tout tourné tout ce que je voulais avec elle (mais je n'étais pas encore euphorique à l'époque).

C'est tout mais pense-bête pour moi-même: ne pas oublier d'envoyer un mail à Nicky pour lui dire que je peux aller le voir à Bangkok le week-end prochain.

Ah oui on a été repéré (pas compris ou pas deviné quelles pouvaient être ces blagues trop faciles, donc sans doute ne nous sommes-nous pas compris, à moins que ça ne soit que moi - je me comprends). Quoiqu'il en soit personne n'avait répondu à ma question concernant ce blog, du coup maintenant je peux toujours attendre... Mais pour ceux qui me connaissent, c'est facile de les trouver ces raisons qui n'en font qu'une, quand même, quelqu'un qui peut écrire ça et ça et en même temps ça ou ça, hein, non?

oups chuis en retard je file.


samedi 14h30, accompli 2 taches du week-end et supprimé une. Fait mon cours à l'université, un peu moins fun que celui d'hier, puis 3 élèves du cours d'hier qui viennent me voir à la fin du cours d'aujourd'hui pour me proposer de déjeuner avec eux! Puis tournage avec ma tante reporté à mercredi prochain.

Ce qui m'a ainsi laissé le temps de monter la deuxième vidéo happy birthday jacky .

Et d'attirer votre regard sur cette séquence magnifique de Catch me if you can que j'ai revue pour les besoins des ateliers et dont je parlais avec nicolas hier, et qui justifierait à elle seule de le classer comme le meilleur film de spielberg (avec la guerre des mondes, en attendant de revoir AI). Déjà dans mon souvenir c'était la plus belle scène du film, sans vraiment savoir pourquoi, et en y regardant de plus près tout est déjà là, qui produit de manière secrète un rapport intime entre di caprio et cette scène, entre le spectateur et cette scène, entre di caprio et le spectateur qui en deviennent complices. Beaucoup plus fort que n'importe quelle scène traumatique inaugurant un paquet de films d'action (d'Assault sur le central 13 à Otages): la scène tout en volupté vénéneuse du bonheur bientôt perdu.

l'esthétique du rêve dans une scène bien réelle, illustrant à la fois la caractère perdu et fantasmé de ce bonheur familial


di caprio acteur de la scène


puis spectateur


la tache de vin sur le sol annonçant le même mauvais présage que celle sur la chemise des mariés dans The deer hunter, à la différence qu'ici c'est di caprio et pas seulement le spectateur qui la remarque, ce qui ajoute au tragique de sa situation


et dans la scène suivante di caprio se réveille comme si de rien n'était

je pourrais me la passer en boucle mais pas sûr que ce soit bon pour mon moral.

jeudi 19 février 2009

Joyeux anniversaire JJ33







désolé de ne pas être des vôtres ce soir, ça m'en coûte. prenez des photos je le vivrai par procuration. je te souhaite d'apprendre la nouvelle de ton premier enfant cette année. moi je me souhaiterais ça en tout cas.

une chanson d'anniversaire quand même, . (y'a un problème sur deezer en ce moment ou c'est le cambodge ou c'est moi qui suis handicapé (rien contre eux hein, au contraire la plupart je les trouve sympas)).

et surtout une vidéo d'anniversaire ici, ah oui et une autre .


euh rien à voir, sur yahoo messenger avec mon père il y a deux minutes:

"papa: Song m'a téléphoné, pour me demander de te prévenir: pas de bouche à bouche avec les filles ou femmes au Cambodge, elles ont toutes l'hépatite C et toujours capotté!!!"

vous aurez remarqué cette distinction fille/femme que je ne suis pas sûr de tout à fait comprendre.

mercredi 18 février 2009

Histoire translatée

le récit subjectif de mes trois seuls jours de tourisme depuis mon arrivée avec charly et aglaé ici, ici et ici, avec toujours cet art du récit et cette dose de panache le caractérisant, cette foi dans son humour qui me rendra toujours admiratif et presque envieux.

et dans le genre blog de récit de voyage, je recommande également celui de LWJ et plus particulièrement ce billet qui fait autant frémir que rire avec les fesses qui cognent le sol.

(c'est bon pour l'appart, j'emménage le 1er mars dans un deux-pièces en plein centre de Phnom Penh, à deux minutes du marché central pour ceux qui connaissent, et je sais qu'ils sont nombreux)

mardi 17 février 2009

Teuw chet tik tik

Deux nouvelles vidéos ici et .

Je suis un peu dégoûté dans la mesure où la compression est un peu dégueu alors que théoriquement vimeo permet d'uploader des vidéos d'excellentes qualités (jusqu'à 500 Mo), sauf que ma connexion est trop lente, ce qui fait que les vidéos pleine def mettent 2h à uploader et pour finir plantent au milieu à chaque fois.

Visité deux apparts parfaits cet aprem, j'aurai la réponse pour le plus intéressant demain matin.

A part ça j'ai compté que j'avais 53 élèves en tout! Je commence vendredi avec les élèves de l'université royale, j'ai hâte.

lundi 16 février 2009

Did you ever really want to know how someone felt? #3


Did you ever really want to know how someone felt? #2



Did you ever really want to know how someone felt? #1

Epilogue du début


A l'aube d'un millénaire émergent
Deux cœurs éperdus s'y prélassent caressant
L'espoir immanent d'un futur éternel
Firmament infini, la terre n'est que Ciel

l'image le texte et le son

Session de rattrapage 3: Sreil Pet et les autres

Sreil Pet

Sreil Pet, Li Khea, Boun Thai, Lei Choun

Boun Sang, Boun Thai et Li Khea devant Parade de Tati

Session de rattrapage 2: Nouvel an chinois



Session de rattrapage 1: De là où je vis



vendredi 13 février 2009

Un point de vue synoptique, pour tout voir d'un seul coup


"Hello,

Non non, 6 whisky cul sec c'est pas un mensonge, d'ailleurs je crois pas en faire sur le blog, et c'est même en deçà de la réalité car après avec les jeunes on a continué et comme je ne bois pas de bière j'ai dû encore en prendre 4 ou 5. Mais c'est précisément pour ça que je ne me rappelle plus du tout de la fin de soirée, blackout, je me réveille le lendemain dans mon lit sans savoir comment j'y ai atterri, me rappelant vaguement dire au fils de la famille (la 30aine) que ok je le suis dans sa soirée d'après puis 30 secondes plus tard me dire que non en fait c'est peut-être pas une bonne idée. En tout cas les autres s'en rappellent pour moi, de cette fin de soirée, puisque le lendemain se sont succédés les "you were so drunk last night!" de la part de ceux de ma famille qui parlent anglais... Mais sans moquerie, un vrai rire disons généreux, car je crois qu'ici ils ont l'habitude de voir les hommes bourrés à chaque soirée.

Au passage et dans la catégorie ethnologie de bas étage, les asiatiques ont ceci de marrant quand ils boivent qu'à l'instar de mon ami florian blanc dont on devine le taux d'alcoolémie à l'état de sa veine frontale qui se gonfle au gré de son débit de boisson, eux deviennent tout rouge, mais vraiment tout rouge. Tu te tournes vers une table de 10 personnes donc et tu vois que 3 des types sont rouges écarlates, et tu comprends qu'ils vont pas tarder à partir (oui ici m'explique la femme du fils (on s'appelle par nos liens familiaux en asie) les hommes ne préviennent pas quand ils partent, tu trinques avec un type et hop en 2 secondes il s'est cassé car il se sentait défaillir, et toi évidemment n'étant pas au fait de ces moeurs somme toute anglo-saxonnes tu restes jusqu'au bout et tu finis pas exploser. Et toi qui me disais la dernière fois qu'il t'arrivait de devenir rouge, ce qui avait soulevé le scepticisme général, je veux bien te croire désormais car j'en ai vu des très bronzés tourner rouge corrida.

J'ai vu un film incroyable hier, que m'avais refilé Sylvain avant que je parte: His girl Friday de Howard Hawks. Le film que j'attendais depuis un moment, notamment pour son personnage de femme forte et pour la relation entre le garçon et la fille; il faut que tu le voies, demande-le à Sylvain (demande lui au passage de te conseiller d'autres films, à moins que tu ne veuilles t'en tenir à ton "un film par mois"). Ma première comédie du remariage, Sylvain toujours me les a toutes passées.

En parlant de ça, rêvé de qui tu sais il y a 2 ou 3 jours, pour la 1ère fois depuis mon arrivée. Toujours le même rêve, à peu près en tout cas, des retrouvailles puis le retour d'un certain train train quotidien, avec les yeux je crois de celui qui en connaît désormais la valeur. Je suis retourné sur le FB de son mec hier je crois, c'est d'un déprimant...

Sinon je suis déjà content de ma journée (il est midi). Ce matin j'ai rendu visite au directeur d'une chaîne de télévision locale, ancien de mon école et donc extrêmement helpful avec moi. Il m'a présenté ses installations et ses équipes, dont les rênes sont presque exclusivement tenues par des franco-khmers comme moi. On va sans doute collaborer ensemble, il met à ma disposition tout le matériel dont j'ai besoin, quand je veux (ce qui est quand même assez hallucinant), je vais aussi organiser des visites des locaux avec mes élèves, les faire assister au tournage d'un émission, etc. Il m'a proposé d'être dans le jury de leur concours de courts-métrages (le concours sfr jeunes talents local donc, où un certain JJG officiait comme président du jury). Euh mais de tout ça tu t'en fous non? C'est surtout la suite qui m'a rendu heureux. J'ai fait ma première marche seul dans les rues de Phnom Penh, pendant près d'une heure. Arpenté les petites rues, à midi en plus il y a plein de famille qui mangent et les portes restent souvent ouvertes. Au départ je me disais que cette marche allait me donner le temps de réfléchir à comment filmer la scène de ce soir avec toutes ses anciennes gloires qui se retrouvent, de pas encore avoir l'impression désagréable de devoir improviser par manque de préparation et de réflexion et de regretter ensuite. Puis je n'ai plus du tout pensé à ces questions de mise en scène et le temps est soudainement devenu gratuit, il n'était enfin plus soumis à la loi de l'efficacité. Première fois donc que le temps n'est pas qu'une succession d'événements ponctuels entre lesquels des plages où se succèdent des trajets trop rapides en moto, tuctuc ou voiture et des moments dans ma maison d'accueil, dans ma chambre ou à manger avec la famille. Des événements ponctuels trop verrouillés pour être totalement plaisants: cours des ateliers, rdv avec tel ou tel professionnel, déjeuner avec un autre, visite d'une famille éloignée. Quelque chose de trop mécanique au bout d'un moment qui me donnait l'impression paradoxale (au sens où ce sont souvent des événements professionnels) d'être toujours un touriste avec ses bagages à l'hôtel et son programme à dérouler tranquillement. Pas encore eu le sentiment de trouver ma place, loin de là, mais au moins cette dilution et cette gratuité du temps m'ont fait un bien fou, m'ont redonné une envie folle de trouver un appart solo au plus vite et de passer beaucoup plus de temps dans les rues plutôt qu'en intérieur.

Ah oui dernière chose et là je suis certain de t'intéresser. Dans la rue tout à l'heure, sur une grande avenue en fait, je croise (plus exactement je rattrappe car nous allons dans la même direction) deux enfants habillés en écoliers, un garçon qui doit avoir 5 ans et une fille qui doit en avoir 7. Une soeur et son petit frère, j'engage la discussion et nous faisons route commune pendant une dizaine de minutes. Je me rends compte que mon cambodgien est encore catastrophique car je ne comprends rien à ce qu'ils me disent, le vacarme de la rue et le faible volume de leurs voix ne m'aidant pas trop. Mais ils comprennent que je suis français et je comprends qu'ils rentrent manger chez eux et que la petite aimerait bien visiter la France un jour. Le garçon est tout content et il tente de me prendre la main, coutume locale ici entre enfants ou entre amis. Et là je m'arrange pour la lui lacher à la première occasion, alors qu'en soi franchement je trouvais ça insignifiant et même plutôt touchant. N'empêche que j'ai suivi la semaine dernière le programme pour la sécurité des enfants et que dans les choses à ne surtout pas faire il y avait ce genre de familiarité, et qu'influencé par ce programme (qui a bien sûr sa légitimité hein, et ses raisons: ne pas habituer les enfants à trop faire confiance aux étrangers etc) je me suis senti gêné, notamment de l'éventuel regard des autres. Je suis curieux d'avoir ton sentiment sur ce micro événement.

J'y vais je dois préparer ce tournage. Je lis ton blog tous les jours, j'aime beaucoup. Et j'attends toujours LMDLF, c'était pas prévu pour mon départ? Tu peux m'envoyer un poème de Baudelaire, je le lirai avec un verre du whisky de philou que je n'ai pas encore ouvert depuis mon arrivée.

Ciao"

jeudi 12 février 2009

Merci Tiorfan

je sue tous les jours comme un porc mais je crois que j'aime ça.

les jeudi sont mes jours les plus éprouvants, dans la mesure où j'ai trois classes de deux heures chacune. au fait le petit de la vidéo n'est en fait pas si jeune: il a 23 ans. je suppose qu'il souffre du même mal qu'arnold d'arnold et willy. du coup je ne peux plus dire qu'il est surdoué mais il reste quand même très intelligent. et vous ne trouvez pas qu'il est bon acteur?

quand même, ces jeunes, ils sont sans pitié non? je fais l'effort de parler leur langue au détour d'une explication, genre "meul lehor" (regardez bien) ou "chout thot min ponman?" (il y a combien de plans?) et ils ne trouvent rien de mieux que de se foutre de moi en ricanant.

euh aujourd'hui on m'a proposé de créer une classe dans un centre de désintox pour jeunes drogués. je fais quoi? vu que je sais pas dire non.

(je mets des photos, même si elles n'ont rien à voir, quoique, pour rendre le blog plus sexy)

demain soir je reprends le tournage du docu sur le cinéma khmer des années d'avant génocide. ma tante de France a réussi à réunir des vieilles connaissances à elle autour d'un resto: 2 des cinéastes survivants de l'époque (il ne doit y en avoir qu'une poignée), la dernière grande actrice vivante et l'ex-femme d'un des 2 réalisateurs, qui était aussi la seule actrice de tous ses films.

tiens pouvez-vous me dire ce que vous pensez de ce blog là (je vous avais déjà filé le lien fanny nico et cie): girlsandgeeks? on en parlait hier avec un type, et on n'était pas d'accord: moi j'aime beaucoup, c'est mon blog de fille préféré (pour plusieurs raisons, peut-être qu'une seule en fait).

(c'est quoi 4chan en fait?)

ce week end je vais dans une province au paysage soit disant magnifique.

rencontré une fille aujourd'hui, déjeuné ensemble. bon le problème c'est qu'elle est australienne.

rien à faire je n'arrive pas à rendre ce blog passionnant. le mieux peut-être serait que je ne poste que des vidéos et des photos. mais comme dans quelques semaines j'aurai sans doute un accès internet beaucoup plus restreint et que les temps de chargement pour mettre des vidéos en ligne est ici extrêmement long, hum hum.

20h, le temps pour deux films.

(iu si tu nous lis: comment tu fais pour reproduire des mails ou des fichiers pdf sur ton blog?)

mercredi 11 février 2009

Tiorfan sauve-moi


lors de ce mariage où j'ai pu m'incruster in extremis, ce qu'il faut retenir outre la danse traditionnelle cambodgienne dans laquelle je me suis dissout ni vu ni connu après mon 6ème verre de whisky cul sec, c'est donc qu'à un moment j'ai fait le premier pas et je me suis gentiment joint au groupe de jeunes mecs au fond de la salle qui semblaient beaucoup s'amuser en imitant leurs ainés à boire de cette manière si particulière (on ne boit que quand tout le monde a le verre levé, c'est-à-dire que même la picole est à devoir collectif ici). Tous avec des coupes de cheveux chinese fashion, avec de jolies chemises bariolées, ils m'ont accueillis comme on pouvait s'y attendre: avec beaucoup de curiosité et de gentillesse non feinte. mais ce thona n'a pas répondu à mon texto, je le relancerai.

il y a encore pas mal de mariages arrangés ici. d'ailleurs il y a 2 jours je rencontrai YH, l'un des réalisateurs des années 60-70 dans le cadre de mon film sur la période, et la 2ème question qu'il me pose c'est si j'ai une copine.

aujourd'hui j'ai pas pu refuser, le boss de l'université royale m'a dit qu'il y avait 21 élèves intéressés et que comme j'avais dit n'en vouloir qu'un maximum de 10, il fallait que je les rencontre et que je fasse ma sélection. ah ah, sympa le type. donc je lui ai répondu, et malgré le fait que j'ai déjà un peu de mal (j'exagère un peu) à m'en sortir avec 4 classes, que je voulais les 21 élèves et qu'on ouvrirait 2 classes. sachant que leur seul créneau disponible est le samedi... mais je n'ai pas à me plaindre, c'est mon choix hein, donc c'est la dernière fois. par contre vu que c'était déjà payé 0$, il suffit de le multiplier par deux.


vus quelques films aussi, en 2 mots.

revolutionnary road, décevant, désolé iu et fanny, alors que ça avait tout pour me plaire, peut-être trop. pas mauvais, loin de là même, mais cette façon d'absolument tout dire, de créer des personnages (le fils autiste, le couple ami) comme des bornes (le premier comme révélateur de la vérité la plus cruelle, l'autre comme projection de ce que les Wheelers ne veulent surtout pas devenir) est quand même sacrément démonstratif et laborieux (et ceci même si les scènes avec le fils autiste sont jouissives et celles avec le couple ami très belles, notamment la première). il y a un moment où les choses doivent passer autrement que par un dialogue explicatif de la psychologie et de l'état des personnages. je pensais juste à la différence avec rohmer, chez qui on parle aussi sans arrêt pour faire le bilan, et bien la différence je crois c'est que chez rohmer la dialogue ajoute des nouvelles couches de complexité, on analyse des séquences passées, on réinterprète un événement ou on ajoute un nouveau point de vue, alors que dans les noces rebelles le dialogue n'est là que pour mettre à jour l'unique vérité, en cela il n'apporte rien d'autre que le fait de prendre le spectateur par la main et de lui souffler de quoi il s'agit au creux de l'oreille - à moins qu'il ne lui hurle dessus, oui dans le film on hurle un peu trop, non ça ça ne m'avait pas trop gêné, en fait on pleure trop: voir cette très belle scène à la fin où après la pire engueulade (très belle scène de forêt aussi où pour l'une des premières fois le scénario est laissé de côté pour exprimer les choses uniquement par la mise en scène) kate winslet prépare comme si de rien n'était le petit déjeuner. Là on commence à toucher au but, à une sorte d'ambiguïté assez terrible pour le pauvre Di Caprio qui ne sait pas du tout comment il doit le prendre. Et paf, Mendès ne peut pas s'en empêcher, il fait pleurer Kate Winslet devant son évier à la scène suivante.

péché mortel de John Stahl, très beau, avec une fin terrible, une scène de déclaration d'amour assez inédite.

quantum of solace, pas mal, enfin disons qu'il y a des trouées sublimes, comme si un autre film restait constamment bâillonné et que par endroits il parvenait à s'exprimer (et notamment par les yeux défoncés de Bond, si bien qu'au milieu du film il décide de ne porter que des lunettes de soleil). Et puis j'aime foncièrement le caractère je-m'en-foutiste du film, qui enquille les scènes au delà de tout réalisme.

non évidemment le mieux du mieux, le nec plus ultra, c'est bien la saison 1 de Gossip Girl, gigantesque. J'espère y revenir très bientôt.

(un élève me fait remarquer aujourd'hui, alors que je tente d'expliquer comment Spielberg donne à la sublime scène de tango au début de Catch me if you can une esthétique de rêve typique de son travail avec Kaminsky, afin de nous faire comprendre imperceptiblement et le drame à venir, et tout le potentiel traumatique de cette scène qui hantera (poursuivra) Di Caprio tout au long du film, cet élève donc me fait remarquer que dans la scène suivante Di Caprio dort et se fait réveiller par son père)

je ne vois pas beaucoup les enfants en ce moment, à part Lei Choun qui habite ici. ça me manque (déjà) un peu.

je n'ai pas encore montré expired à ses acteurs, pour la simple raison que je me suis rendu sur le lieu de tournage où ils travaillaient à l'époque (le bar d'un hôtel) et la plupart avait changé de jobs. je dois donc aller les chercher un par un.

bon ben rien de bien passionnant j'ai l'impression, alors je reviens quand j'aurai quelque chose de génial à raconter.

(sinon bien sûr que j'ai refusé la coloc avec les français, je cherche un appart seul, le vrai avantage c'était quand même la grande surface pour organiser des fêtes, on verra bien ce que je trouve)

lundi 9 février 2009

Be with me

Hi Thona I'm Sereil French guy you met at the wedding. If you do something with your friends, please tell me, would be happy to join you. Bye


Peut-être demain, car là je bosse et ce soir on va dîner chez l'une des deux seules copines d'adolescence de ma mère; oui demain sans doute: ma première vraie vraie cuite, avec trous de mémoire mais sans vomi.

jeudi 5 février 2009

First times


J'adore déjà mes élèves. Ensemble on va révolutionner la sitcom AB locale.

(oui, finalement et évidemment pourrait-on dire, je ne donne pas mes cours dans la seconde ONG en cambodgien -pour qui il se prend le type-, aujourd'hui j'ai sagement parlé en anglais avec quelques mots par-ci par-là de khmer, et ça s'est très bien passé, enfin j'espère)

(le petit de la vidéo me semble être un surdoué, c'est le plus jeune de cette classe et aussi le plus intelligent)

(sinon et puisqu'on en est aux confidences j'ai fini le montage du spot pour l'ONG mais je trouve ça trop honteux je file pas le lien internet trouvez-le si vous y tenez vraiment)

(enfin je suis en train de dérusher les 14h prises cet été en famille, je m'y mets bientôt, trop hâte)

(et je n'ai pas commencé la recherche fanny... mais les démons oui sabri... je t'en fais un retour dès que j'en suis suffisamment loin)

lundi 2 février 2009

Just before Gossip Girl




(too much for my little heart)

papa: raconte nous ta journée
davy: non!
davy: too much things to do
davy: cherché tata ce matin
davy: elle était en retard à cause d'un pb de baggage
davy: et le neveu de kagna l'attendait après la douane
davy: elle a du donner de l'argent
davy: sont venus la chercher le neveu de kagna, palaa et dara un ami de kagna
davy: on est allé voir kagna dans son bureau de ministre
davy: puis on est allé s'installer dans son hotel
davy: conseillé par dara: tin tin, près du marché central
davy: 20$ la nuit
davy: mais le plan de tata pour dormir chez la femme ne marche plus car la chambre n'est plus libre
davy: donc l'hotel pour 4 semaines c'est trop cher
davy: il faut qu'elle trouve une solution
davy: comme elle veut son indépendance la meilleure idée est peut etre que kagna la laisse lui louer son appart pour 200$
davy: moi après l'aprem j'ai travaillé un montage avec quelqu'un
davy: puis passé à l'ong imprimer des trucs pour mes cours qui commencent demain 17h (la classe de collégiens à descartes)
davy: puis rejoins tata
davy: puis rentré chez moi pour manger
davy: tata préférant attendre le retour de singap de la niece pour venir manger chez elle
davy: puis visité un appart habité par des français
davy: très grand
davy: 4 chambres, j'en louerais une
davy: 250$ toutes charges comprises
davy: près de independance monument
davy: l'appart est vraiment cool et l'emplacement pas mal
davy: mais je voulais pas habiter avec des français alors...
davy: cependant je rencontre tellement de cambodgiens que je peux peut etre me le permettre
davy: voilà
papa: maman préfère que tu habites avec les barangs, comme ca , elle ne fera pas de cauchemars!!
davy: oui peut etre
davy: mais je me dis que je ferais bien de rester un mois chez la niece, voire un mois et demi
davy: c'est confortable et ca me permet de prendre mes marques progressivement
papa: en tout cas, tu verras les khmers dans la journée!
papa: la nièce a insisté pour que tu restes chez elle!!
davy: oui bien sur
papa: je lui ai dit que ca dépend de toi!
papa: la nièce sera ravie de pouvoir me rendre ce service!!
davy: oui oui ok
papa: bonne nuit !
davy: merci A+ papa