tag:blogger.com,1999:blog-31647376763046639762024-02-03T02:44:53.752+07:00ETERNAL FEELINGSlucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.comBlogger71125tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-1798755881391061452010-07-18T19:47:00.000+07:002010-07-18T19:48:12.885+07:0010 joursCette nuit j’ai rêvé que tu me demandais de l’aide pour une dissertation sur le rêve, qui partait d’une étude qui révélait que statistiquement les gens rêvaient moins, et même que nous étions limités dans notre capacité à rêver. J’arrivais avec une mécanique dialectique imparable et une deuxième partie qui disait que quand bien même on rêvait moins et que nos rêves étaient limités, il fallait se forcer à rêver, car accepter de ne plus rêver ou même de rêver moins, c’était renoncer à notre devenir possible, c’était renoncer à son être en tant que chose à réaliser. Tu avais l’air content, mais en même temps occupé à balayer la poussière dans ta chambre, je me suis retiré avec quelques mots et refermé ta porte sans que tu ne me regardes. C’est bien la première fois, autant que je me rappelle (et malheureusement je me rappelle rarement de mes rêves) que je fais des dissertations en dormant.lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-67701338695730103542010-05-06T15:16:00.000+07:002010-05-06T15:18:22.875+07:00archives aléatoirestendax - 10 juin 2005<br />7.23 l'heure la plus ringarde du monde pour aller sur MC<br /><br />Galahad - 10 juin 2005<br />Bonne nuit Boba :)<br /><br />En fait il y a comme un plan type de ma journée depuis deux semaines... Je carbure au mojito (menthe faîche achetée au marché :), alternance Rory Gallagher/Eels sur la platine, et errance photographique dans Toulouse seul ou avec des amis.<br />Pendant qu'Alex bosse ses concours, je profite du beau temps, ça fait bizarre.<br />J'ai découvert hier un endroit hallucinant, quasi steampunk. Une vieille turbine d'usine hydroélectrique datant du XIXe, restaurée et dégageant une étrange lumière bleutée, et placée dans une vieille salle avec des arches en briques... (photos bientôt) :D<br /><br />Je devrais shooter pour le concours sur SW demain, j'ai vérifié aujourd'hui si le lieu auquel j'avais pensé convenait, et il s'avère parfait. Je devrais réussir à faire exactement ce que j'ai en tête, ce qui est une chance rare...<br />Boba7 - 10 juin 2005<br />Putain 80 photos... C'est fou. Ca fait longtemps que je suis pas allé voir Deviantart d'ailleurs, ça m'y fait penser (un jour, oui un jour, je m'inscrirai). :)<br /><br />A nouveau, bonne nuit, puisque là il faut que j'aille dormir.<br /><br />Galahad - 10 juin 2005<br />Salut Boba, content pour toi :)<br /><br />Hier et aujourd'hui j'ai pris 80 photos. ça devient une vrai drogue... :D<br /><br />Boba7 - 10 juin 2005<br />Pas tout à fait la soirée prévue, très différente mais plus sympa encore. Cela dit je déteste les mots et suis (SPOILER) amoureux.<br />Bonne nuit tous (Galahad) !<br /><br />lucabrasi - 10 juin 2005<br />question de probabilité tout simplement<br />il n'y avait aucune chance pour que le jour ou j'entende cette musique dans la rue, ce soit exactement le lendamain du jour où je l'ai revu.<br /><br />Labyrinthe - 10 juin 2005<br />Je veux pleurer....<br /><br />C a cause de l'alcool qui me rend sentimentale?<br /><br />(pourkoi tu appelle pas cette belle histoire "coincidence" mais un "miracle"?? )<br /><br />(Pcq t'as envie de croire qqch. )<br /><br />lucabrasi - 10 juin 2005<br />ah non le miracle existe<br />je vais te le raconter<br /><br />il y a deux ans, je faisais découvrir à ma petite amie de l'époque un film que j'aimais beaucoup et qu'elle venait de m'offrir: phantom of the paradise. nous l'avons regardé le soir puis nous sommes couchés.<br />le lendemain matin, nous sommes descendu dans une rue à coté de chez elle afin de laver du linge.<br />et là, dans la rue, alors que ça ne m'étais JAMAIS arrivé auparavant, j'entends la musique de Phantom of the paradise, partout dans la rue.<br />je deviens fou, que se passe-t-il, je ne comprends plus.<br />puis je comprends que la musique sort d'une fenêtre, j'appelle, un homme se penche à la fenêtre, nous discutons, il me dit que le cd n'est pas à lui mais à un ami fan du film.<br /><br />Quelle était la probabilité pour qu'il écoutât cette BO à ce moment là, le lendemain même où j'ai revu ce film??? bizarre non?<br /><br />Labyrinthe - 10 juin 2005<br />ok ok je suis plus calme maintenant.<br /><br />T'as raison. Le miracle n'exsite pas sur la Terre. N'ya que le hasard et la coincidence.<br /><br />Qu'est-ce que j'ai eu tout a l'heure....<br /><br />lucabrasi - 10 juin 2005<br />moi non plus je ne savais pas mais si raqi n'avait pas vu la premiere diffusion du film nous ne serions pas en train d'en parler.<br /><br />"sensation de la petite bergere espagnole quand elle voit la Vierge: Tremblement" --> wahou<br /><br />Labyrinthe - 10 juin 2005<br />Je savais pas du tout, donc pour moi ca c'est un miracle.<br /><br />En fait quand j'ai vu c'etait 17 fois, j'ai tremble....pour ce "coincidence" :)<br /><br />(je crois ca c'est le sentiment et la sensation de la petite bergere espagnole quand elle voit la Vierge: Tremblement.)<br /><br />lucabrasi - 10 juin 2005<br />j'écoute encore place clichy et je n'arrive pas a aller me coucher<br /><br />lucabrasi - 10 juin 2005<br />ah oui c'est le genre de coincidence vraiment surprenante!<br /><br />Labyrinthe - 10 juin 2005<br />Keherk> oui, pcq je pensais pas que tu sois present et tout d'un coup t'as ete sur "personnes connectees" :)<br /><br />Luca> C'est etrange cette nuit ...en ecoutant pretty killer avec l'ecouteur, j'ai eu l'impression qu'une melodie similaire diffuee depuis la tele. JE me suis donc retournee, et la, une image familiere: C'est rien d'autre que 17 fois Cecile Cassard, la scene de danse, avec la musique Pretty Killer.<br />Je savais pas du tout que ce film est sur Arte cette nuit.....<br /><br />lucabrasi - 10 juin 2005<br />j'ai vu la toute fin de la scène.<br />au début je me disais: miracle, c'est quand même fou.<br />et puis je me suis rappelé que c'est raqi qui a commencé à reparler de ce film.<br />puis j'ai soupçonné qu'il avait vu ce film sur arte, et qu'on assistait là à la première diffusion.<br />pas de miracle donc.<br />mais une belle coincidence quand même.<br /><br />lucabrasi - 10 juin 2005<br />:)<br /><br />Labyrinthe - 10 juin 2005<br />LUCA!!!! Vite!!!!Arte!!!!<br /><br />C'est pretty Killer!!!!<br /><br />Miracle!!<br /><br />KaherK - 10 juin 2005<br />Hé hé on parle de moi, héhé.<br /><br />Au fait, pourquoi on parle de moi, tout d'un coup. Labyrinthe, pourquoi tu dis "c'est Kaherk ?" Parce que je suis de retour ?? C'est gentil ça.<br /><br />Labyrinthe - 10 juin 2005<br />C'est mieux de dire"Amen" hein!<br /><br />Amen<br /><br />lucabrasi - 10 juin 2005<br />oups pardon :p<br /><br />Labyrinthe - 10 juin 2005<br />Ah mon dieu! Ca alors! C'est Kaherk!<br /><br />( je suis comme une petite bergere espagnole qui voit l'apparition de la Vierge)<br /><br />Labyrinthe - 10 juin 2005<br />Ah bon? Alors tres bien! Je peux me concnetre en etant trsite toute seule!!!<br /><br />Galahad - 10 juin 2005<br />Je suis pas triste, t'inquiète ;)<br />C'est même plutôt la fête en ce moment :)<br /><br />Labyrinthe - 10 juin 2005<br />Sois pas trop tirste Galahad, pcq moi je comprends non plus, sauf le mien.... ~@_@~<br /><br />Galahad - 09 juin 2005<br />Comprend plus rien à ce topic, ça devient trop private... :)<br /><br />> Boba<br />Je n'ai vu que "Le temps du loup" d'Haneke : 19/20<br /><br />shaman - 09 juin 2005<br />au ciné, le 15/06, sur paris sans doute, du monte hellman !<br />cool !<br />sur paris quoi.<br /><br />Labyrinthe - 09 juin 2005<br />L'ouverture de ton chef d'oeuvre a fait bloque mon portable!!! >+++<<br />Je t'ai dit qu'il etait mon seul moyen de connecter au monde exterieur!!!! Sans lui je deviendrais Robinson Crusoe!!!!!<br /><br />Labyrinthe - 09 juin 2005<br />La musique j'ai envoye avec le 2em mail...elle prens plus de temps je pense....<br /><br />Si tu l'as toujours pas, j'enverrai par msn apres??<br /><br />lucabrasi - 09 juin 2005<br />ah d'accord :p<br />ma chère laby, j'ai reçu le très très joli dessin mais pas la chanson :(<br />tu viens d'ailleurs d'en recevoir la réponse, un peu plus abstraite disons :p<br />Labyrinthe - 09 juin 2005<br />( c'est pas du tout une blague )<br /><br />Je croyais que t'aimerais faire qqch pour 17 fois Cecile Cassard<br /><br />( je viens de t'envoyer pretty Killer. Verifie ta boite)<br /><br />lucabrasi - 09 juin 2005<br />je n'ai pas compris la blague ma petite laby... :p<br /><br />Boba7 - 09 juin 2005<br />Bon, entre des Cassavetes (Opening Night, Meurtre d'un bookmaker chinois) et une balade dans paris, le choix est fait, je me casse... avec l'envie de trouver une ambiance à la Bukowski/Cassavetes (Love Streams)/"We are nowhere and it's now" (Bright Eyes), en compagnie d'une amie.<br />Incapable de composer quoi que ce soit depuis des semaines (mois), je n'ai pas vu un film depuis une semaine (si, des Haneke, de la merde quoi, quel crétin ce réalisateur, quel vieux poseur, quelle frime pour rien. cf. Benny's video, Funny Games, un bout du 7ème continent), je suis entre parenthèse, ça saoule. Je suis un peu saoul d'ailleurs.<br /><br />De Greenaway j'avais aimé Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant. Mon cerveau refuse de confirmer que j'ai aimé, c'est du cinéma "art total" et il n'aime pas. Mais j'ai adoré, c'est très fort, et le texte de julien est bien, je remonterai le lien si j'y pense.<br /><br />Faudra que je lance un topic Haneke aussi, wallace (peut-être qq'un d'autre je ne sais plus) m'avait demandé pourquoi je n'avais pas aimé la Pianiste et je n'avais pas répondu. Je n'avais pas trouvé ça vulgaire, juste niais, sans intérêt, mal joué (même la vieille, et même Huppert, zut). J'aimerais avoir vos avis sur ce réal, faudra en discuter.<br /><br />Il n'y a pas un bon film au ciné en ce moment ? (évitons Sin city et Crazy kung-fu, svp, pas envie) Luca, je sais, Voyage au bout de l'enfer.<br /><br />Ce serait cool que la nuit tombe là. Bonne soirée les gens !lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-55611884867716944272010-01-22T18:26:00.000+07:002010-01-22T18:27:10.028+07:00la fin<a href="http://www.vimeo.com/8631851">là et <a href="http://www.vimeo.com/8822516">là</a>.</a>lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-8288357375980013322010-01-05T15:38:00.002+07:002010-01-05T15:40:14.233+07:00Bonne année<a href="http://www.vimeo.com/8469652">suite</a> et <a href="http://www.vimeo.com/8473001">suite</a>.<br /><br />ça prend du temps car vimeo n'accepte que 500 Mo par semaine.<br /><br />et je suis d'accord sur le fait que le film a des longueurs, quand j'aurais du temps je couperai sans doute un tiers (mais dans chaque plan que je ne me suis pas résolu à couper, il y a quelque chose qui se passe si on regarde bien).lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-34436110132491278682009-12-26T17:05:00.003+07:002009-12-26T17:08:24.791+07:00Joyeux noëlbon, j'avoue que j'aurais aimé tenir un journal de ces derniers mois là-bas, mais je n'ai eu ni la force ni le temps. il faut dire qu'à un moment l'immersion totale n'a été possible qu'en coupant en même temps tous les ponts.<br /><br />quoiqu'il en soit, mon film tourné pendant la gay pride va arriver par petits bouts, 7 au total, ça commence <a href="http://www.vimeo.com/8367885">là</a> et <a href="http://www.vimeo.com/8380322">là</a>.<br /><br />(le film est trop long, vous m'en direz des nouvelles, mais je n'ai pas encore eu le temps de le couper)lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-88414140595118260592009-10-05T21:58:00.003+07:002009-10-05T22:04:18.971+07:00pour ceux qui n'ont pas facebook si ça existe<a href="http://ladypenh.com/article24055.html">là, <a href="http://www.lepetitjournal.com/content/view/46412/1841/">là</a>, <a href="http://southeastasiancinema.wordpress.com/2009/10/04/a-new-beginning-for-cambodian-film/#more-1029">là</a>, <a href="http://www.lepetitjournal.com/content/view/47571/1841/">là</a>, <a href="http://ka-set.info/actualites/cultures-et-societe/cambodge-khmers-cambodgiens-diaspora-rapat-090910.html">là</a> et <a href="http://ka-set.info/actualites/cultures-et-societe/cambodge-diaspora-cambodgien-etranger-khmer-retour-identite-090911.html">là</a>.</a>lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-77711933382538836802009-10-05T21:52:00.001+07:002009-10-05T21:56:50.427+07:00écrit il y a deux semaines.Bon ce soir j’avais fort à faire, comme tous les soirs depuis quelques semaines ; comme tous les jours ma to do list s’est entachée de ratés à rattraper le lendemain ou à déléguer ou à abandonner (entre parenthèse imaginer une vie à essayer de réaliser quotidiennement une liste d’actions est au plus opposé de ce à quoi je pourrais idéologiquement rêver, on dira que c’est dans la contradiction qu’on se révèle), Kavich est resté plus longtemps que prévu monter le trailer de leur film, et puis très logiquement j’ai baissé les bras et me suis rué au T&C coffee afin d’y jouir d’internet. Mon cahier bleu me servait d’alibi, dessus il y avait une liste de mails à envoyer et de logos à télécharger ; bien sûr une fois connecté au wifi j’ai passé deux heures à oublier deadlines, doutes et fatigue. <br /><br />On dira donc que ce soir j’abandonne pour de bon, comme par hasard ça tombe sur le jour le plus important de la fête des morts, aucune symbolique mystique, juste que comme pour le nouvel an khmer Phnom Penh s’y trouve désertée et que ce genre d’atmosphère est propice au sentiment de solitude.<br /><br />Mes parents sont passés trois semaines au mois d’août. Ils m’ont été d’un soutien moral extraordinaire. Comme toujours c’est ma mère qui a eu les mots exacts. Si je me souviens bien ça disait « je trouve que ta vie ici est triste. Tu es entouré de plein de gens tous les jours, mais tu es seul. Pas de famille, pas de femme ni d’enfant. C’est une vie très triste. En France même si tu vis tout seul, tu sais que tu peux appeler Jacky (sic). » <br /><br />Je n’irai pas jusque là mais elle touche quelque chose de très juste concernant les rapports amicaux entre cambodgiens, que je voulais développer fut un temps et puis bon ça attendra mon retour. <br /><br />J’avoue que je ne sais plus trop ce que je suis venu faire ici. Je me rappelle vaguement avoir suivi une intuition de départ, ou une nuit d’inspiration, puis j’ai dit aux gens que je partais pour être sûr de le faire, puis je suis parti, puis j’ai dû faire les choses que j’avais écrites sur un papier cette nuit là, puis j’ai rencontré un type qui m’a proposé un projet, j’ai pris quelques heures pour écrire des idées sur un papier et rebelote je me suis retrouvé à devoir leur donner une matérialité. Il n’est donc pas inexact d’avancer que je me suis fait dépasser par mes projets, j’aimerais dire par le vent de la vie si je ne ressentais pas maintenant chaque jour le poids de leur ampleur. Car il s’agit bien, je ne m’en suis rendu compte qu’avant hier, des (en tout cas pour l’expo) choses les plus importantes (pas à titre sentimental mais disons d’un point de vue objectif) que j’ai jamais eu à réaliser. <br />Je rêve du temps tous les jours. J’ai oublié ce que c’était qu’une salle de cinéma. Je ne suis même plus amoureux.<br /><br />Haut les cœurs cependant. Le sentiment était connu mais il n’y a rien de plus excitant (à part faire un film) que de diriger un projet, de sentir une communauté d’énergies non pas réunies par un contrat mais par un même enthousiasme, j’aimerais trouver des mots plus justes mais la fatigue commence à me donner des coups de marteau (en fait à la relecture je crois que je pourrais dire il n’y a rien de plus beau que de dévoiler le sentiment que rien n’est impossible). Comme le disait mon ami Vincent Ricot le plus dur est que tu ne peux pas partager cette nouvelle vie avec les amis de la précédente. C’est vrai j’aimerais tant que vous voyez ça.lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-24925382194321665482009-09-14T14:46:00.003+07:002009-09-14T14:51:40.852+07:00Chhnam Onn 16Je mets sur une autre page vimeo car la première est disons confidentielle: <a href="http://www.vimeo.com/6568992">là</a>. Et que celle-ci est disons promotionnelle.<br /><br />Trouvé <a href="http://ka-set.info/actualites/cultures-et-societe/cambodge-khmers-cambodgiens-diaspora-rapat-090910.html?comment_id=603&joscclean=1#josc603">ça</a> et <a href="http://ka-set.info/actualites/cultures-et-societe/cambodge-diaspora-cambodgien-etranger-khmer-retour-identite-090911.html?comment_id=604&joscclean=1#josc604">çà</a> ce matin, paru il y a quelques jours mais tiré d'une vieille interview donnée à mon arrivée, avec pas mal d'inexactitudes...lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-49243928713340983262009-09-09T16:00:00.002+07:002009-09-09T16:12:16.839+07:00pas encorema mere m'a appele tout a l'heure elle est tombee sur <a href="http://www.lepetitjournal.com/content/view/46412/1841/">ca</a>.<br /><br />mais la bonne nouvelle est que mon frere va pouvoir mettre le film sur la gay pride en ligne pour moi!<br /><br />(je pense a vous quand j'ecoute la musique de mon ordinateur)lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-13054870444317953132009-07-23T13:34:00.002+07:002009-07-23T13:44:41.553+07:00J'ai la grippe H1HAune broutille <a href="http://www.vimeo.com/5725158">là</a> avant mon film sur la gay pride que je suis en train de finir.lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-46808192874583264132009-07-03T13:32:00.001+07:002009-07-03T13:35:16.601+07:00Vincent RicotL’autre jour à la terrasse du restaurant à moins de deux dollars dans lequel je mange presque tous les jours et qui fait le coin du grand carrefour de mon quartier, je me surprends à avoir un comportement qui est le signe d’un mimétisme un peu inquiétant, presque d’une métamorphose – donnez-moi votre avis. <br /><br />A quelques mètres de moi, cinq je dirais, se tiennent debout deux occidentaux cherchant visiblement leurs chemins, au bord de la rue. Le garçon – il y a deux types de mâles occidentaux : le gros et gras australien et le jeune et musclé australien – fait partie du deuxième type, short et t-shirt blanc, mais c’est surtout la fille qui retient mon attention, qui pour tout dire me laisse bouche bée. Et pourtant rien d’extraordinaire en apparence : élancée, une robe verte à pois blancs, fine et coupée au dessus des genoux, des cheveux bruns et lisses et une paire de lunettes de soleil. Elle est indéniablement jolie mais ce qui me laisse pantois précède tout jugement esthétique : c’est une occidentale. Une blanche. Je me surprends à fixer la laiteur de sa peau comme si c’était la première fois, à étudier le contraste avec le vert de sa robe, le noir de ses cheveux. J’ai l’impression de voir un nouveau continent, quelque chose d’inconnu et de fascinant. Je tourne la tête et me rends compte que le couple cambodgien à la même table que moi fait de même, la fixe la bouche ouverte, et du reste je n’avais pas besoin de le vérifier je connais par cœur leur réaction pour en avoir été maintes fois l’objet. <br /><br />Ce mimétisme ne se fait pas qu’à moitié : un autre sentiment me vient en bouche, celui-là plus proche du jugement que de la sidération. Je n’aurais pu le formuler précisément au moment de la scène, mais maintenant il me paraît évident que le petit dégoût que j’ai ressenti correspondait à ce que je jugeais d’indécent à cette tenue. Les épaules nues, la finesse de la robe qui me donnait l’impression qu’elle pouvait s’envoler au moindre coup de vent, des choses qui semblent des détails mais qu’aucune cambodgienne ne se permettrait, sauf les filles des bars et karaokés, et ceci même si par ailleurs le mini short est lui communément admis et porté. <br /><br />Le pire – ou le mieux - c’est qu’il n’y a aucune pose de ma part, aucun surjeu. Quand je suis fasciné c’est après avoir ouvert la bouche et abandonné mon assiette pendant une minute que j’en prends conscience. Quand je remarque l’indécence de sa tenue je sens presque poindre le ressentiment que ces blanches se croient tout permis, et l’injustice de cette liberté dont elles jouissent. Quand je vois des gros types en short et t-shirt se balader en sueur le long du quai à touristes, je ne peux m’empêcher (et pourtant j’essaie) de penser au déclin du monde occidental, que le spectacle auquel j’assiste est celui de l’incarnation de son pourrissement.<br /><br />Vincent arrive ce soir. En pensant à lui j’ai fomenté hier la possibilité de deux semaines à l’occidental, faire la bringue à la mer, visiter Angkor, aller dans des restos classieux, des choses que je me refuse seul ici, le nez dans le guidon de mes projets et les actes en accord avec mon choix initial d’une tentative de totale intégration aux autochtones. Ce choix je ne le regrette jamais, tant il m’a apporté aussi bien dans les relations amicales, le rapport aux gens et la compréhension d’une autre culture et tant je ressors à chaque fois écœuré des messes entre expatriés. Mais si je ne rêve jamais d’un steak saignant avec frites, quand je le vois au menu comme la dernière fois avec Kanitha dans un resto pour étrangers, la fonction souvenir de mon cerveau se met en branle et me rappelle qu’effectivement un steak saignant avec frites ça me manquait, et du reste ça me manque toujours, le steak était trop cuit et je n’avais pas assez d’argent pour les frites.lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-11065237700540267762009-07-02T12:27:00.002+07:002009-07-02T12:30:05.076+07:00L'indifférence dure cinq moisIl se passe un truc là. En amour on dit qu’après trois ans nécessairement un truc arrive, généralement sa fin. J’ai jamais pu tester ça - enfin le passage chaud froid si, tant de fois, mais pas à cette échéance - mais s’il existe une règle de ce type pour les relations de voisinage au Cambodge, on pourrait dire qu’après cinq mois un truc arrive, l’intégration c’est un bien grand mot, un début d’intégration disons.<br /><br />Car avant l’épisode du whisky et des sauterelles grillées dans ma ruelle j’avais croisé le week-end dernier les deux sœurs qui me servent tous les matins un plat de riz au porc grillé pour un peu plus d’un demi dollar, dans un des clubs les plus prisés de la ville (la rencontre, pas le porc grillé). C’est moi qui ai reconnu l’une des deux – la plus grande, celle qui n’a pas ce petit air supérieur qui dit « attention je vends du porc grillé juste parce que c’est le business de mon père mais moi je fais des études » -, elle était trop contente que je lui parle, et comme elle avait un coup dans le nez elle m’a avoué qu’elle m’avait déjà vu trois fois dans ce bar et aussi une fois (la seule fois où j’y suis allé) dans la grande boite de nuit pour jeune khmers (génial, j’y retournerai bien toutes les semaines), et après elle dansait un peu maladroitement en sautillant, le genre de trucs qui me cassent tout d’habitude, et là oui c’était le cas mais là n’est pas le plus important car ça coïncide avec le fait que je ne mange plus seul le matin mon porc grillé mais une fois sur deux avec le gamin qui habite pas trop loin et qui vient étudier dans l’école mitoyenne dont les étudiants constituent l’essentiel de la clientèle des deux sœurs. Comment faire pour changer de style (d’écriture j’entends) ? Je me fatigue moi-même là. <br /><br />Plusieurs événements ont coïncidé concernant ma vie sociale de paté de maison ces derniers temps, trop pour n’être qu’une coïncidence mais ceci à mon plus grand bonheur. J’ai enfin sympathisé avec les deux sœurs qui me servent tous les matins une assiette de riz au porc grillé, enfin plus avec la grande sœur, l’autre gardant une distance teintée de mépris dont je sais maintenant qu’elle ne veut rien dire. Je les ai croisées dans une boite, la grande titubait un peu, grâce à ça on échange quelques mots maintenant le matin qui ne vont pas plus loin que alors samedi prochain tu vas au riverhouse mais c’est un début et en plus c’est un dialogue plutôt cool. Ensuite je mange un jour sur deux avec un gamin de 10 ans qui est aussi mon voisin et qui me présente timidement (c’est la coutume) ses amis. Il y a aussi ce type qui est l’un des nombreux gardiens à se relayer à l’école d’anglais (en fait il faudrait expliquer l’histoire est assez marrante, comme dans tous les trucs comme ça ils pratiquent un vrai turn over, genre une équipe du soir et une du matin, et sans doute aussi une du week-end que sais-je, donc en tout ils sont pleins mais devant l’école peut-être qu’il devrait y en avoir que deux ou trois, sauf que comme ils habitent souvent loin de Phnom Penh ils dorment tous dans l’école la nuit, et comme la journée ceux qui ne sont pas de garde n’ont rien d’autre à faire, ils restent avec leurs potes gardes qui travaillent, si bien qu’il y a toujours une dizaine de gardes devant l’école à se faire des blagues en uniforme, ce qui est une vision assez étrange au début) et qui, depuis que j’ai mangé à une table mitoyenne de la sienne et ai regardé ses facéties de leader de table avec mon sourire le plus amical, me salue quand nous nous croisons, ce qui est un pas énorme; tout à l’heure j’ai recroisé l’un des mecs qui buvait du whisky qui m’a invité à recommencer, mais il était 14h et je devais filer, mais il a eu toute la franche calinité des relations amicales cambodgiennes avec moi (caresse dans le dos et sourire non forcé) ; enfin ce soir quand je suis rentré, assistant à une scène incongrue qu’il me faudrait raconter mais je ne suis pas sûr d’en avoir le courage, je suis rejoint dans mon réflexe très cambodgien de rester planter des heures à regarder le spectacle de la mort ou de ses sous-formes (voir comment ils se précipitent tous dès qu’il y a un accident de voiture, ils courent carrément et quittent toutes leurs occupations quand il entendent une voiture se scracher) par la jeune fille du karaoké de l’autre côté de la rue mais dont la porte de derrière donne dans ma ruelle. Elle est habillée pour l’occasion, mini jupe et haut rouge et blanc, comme d’habitude me voyant elle pousse un petit cri joyeux presque animal, moi dans ces cas là je sais jamais trop quoi lui répondre, là je lui montre qu’il y a un type à l’intérieur qui a pas l’air d’aller bien, elle le voit et arrête ses gloussements. Mais le temps s’installe, elle est rejointe par une autre fille avec son bébé et un jeune mec, puis c’est au tour des deux sœurs du porc grillé de revenir de chez leur grande sœur et de me demander ce que je regarde, et on se retrouve donc à sept à mater la scène, ce faisant on discute, la jeune fille me tourne autour en me balançant des phrases que je ne comprends pas mais que je devine presque, et j’avoue ne pas être insensible à son charme espiègle et canidé. L’autre fille avec qui j’avais déjà eu quelques mots me pose des questions et moi j’apprends que son fils s’appelle Sky. Bon dis comme ça ça n’a l’air de rien et surtout pas d’une victoire et pourtant je vous assure que pour moi si, cinq mois que j’attends ça, un début de relation avec le monde grouillant qui peuple ma rue, c’est donc ça le mérite au travail, il aura fallu être patient et ne pas abandonner, bon moi le travail les valeurs tout ça hein mais là oui j’y vois une matière de satisfaction, un truc un peu chrétien pourtant du fardeau qu’on a bien porté avant et dont on est maintenant fier - méfions-nous.lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-88966999291467363412009-06-29T13:05:00.001+07:002009-06-29T13:14:32.498+07:00Plan Com épisode 2 (il y a quelques semaines)<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYQ3L9Jt0oBN2dUxDot1S2ezxsgy_KSBxqS5p8q7cstZ95MB-7AYWJieRGFh6WdBEZnuYZhkHHBswEWLhCljJQ3jfW9w2OlUS2hLch76PdCQ1MBXMtFk6dCWCyOn0s4spsjS-dVwi3kiE/s1600-h/Cambodia+Daily+article-1.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 276px; height: 400px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYQ3L9Jt0oBN2dUxDot1S2ezxsgy_KSBxqS5p8q7cstZ95MB-7AYWJieRGFh6WdBEZnuYZhkHHBswEWLhCljJQ3jfW9w2OlUS2hLch76PdCQ1MBXMtFk6dCWCyOn0s4spsjS-dVwi3kiE/s400/Cambodia+Daily+article-1.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5352627448511534082" /></a><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzsz3RRNzwL0ctIWW-tOD_0fqWTFgNQkbs_mWBZ7GCYHPLEeuKmHjycNKrL4zBFld5GYlhQ8Q1sNAouUAJroco3g-5hQSlCzXGXlbqdv6zziZPUGAZ1x3GIQ3IoOnXh6nb1F4FSH-Q3NY/s1600-h/Cambodia+Daily+article-2.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 273px; height: 400px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzsz3RRNzwL0ctIWW-tOD_0fqWTFgNQkbs_mWBZ7GCYHPLEeuKmHjycNKrL4zBFld5GYlhQ8Q1sNAouUAJroco3g-5hQSlCzXGXlbqdv6zziZPUGAZ1x3GIQ3IoOnXh6nb1F4FSH-Q3NY/s400/Cambodia+Daily+article-2.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5352627445291601954" /></a>lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-37898314169470973772009-06-28T19:08:00.002+07:002009-06-28T19:14:14.658+07:00VivantOh je suis super content, là je viens de monter chez moi et d’ôter tous mes vêtements à cause de la chaleur et de l’effet du sous-whisky dont je viens de boire quatre verres, bien avant encore je finalisais le dossier CNC pour mon projet de docu sur le ciné khmer des années 60 puis j’ai passé 3h à arpenter les rues de Phnom Penh pour trouver les 10 cinémas de l’époque qu’il me restait à localiser, mais en revenant chez moi en bas de ma cage d’escalier je recroise la bande de mecs de ma rue qui jouent un peu aux durs ; ma déprime quotidienne consiste à ne pas avoir réussi à me faire accepter par eux, pas en tant que dur bien sûr, juste en tant que co-habitant connu et apprécié, cinq mois que je suis là et je sens toujours leurs regards froids et distants, maladroits et indifférents. Les types sont des petits macs ou gardent les motos dans le coin de la rue ou travaillent pour le club en bas de chez moi, et moi en cinq mois je n’ai pu lier de relations qu’avec Choy mon voisin qui les connaît depuis qu’il est né, les considère comme ses amis mais est complètement différent (lui ne boit pas, ne fume pas, est évidemment vierge et continue ses études bref c’est un bon garçon), avec sa famille, avec le chauffeur de moto qui vient de m’aider pendant 2h à trouver les 10 cinémas restant moyennant moins de 4 dollars, et les enfants qui sont tous intrigués quand ils me voient et rigolent de me voir parler cambodgien. C’est tout. Tous les autres me regardent toujours comme un oiseau bizarre. Moi je les observe souvent, notamment quand je me pose dans la rue avec Choy le soir, quand j’ai trop la flemme de monter chez moi pour finir un montage ou un dossier. Je pense immanquablement à Serbis, c’est la même histoire, des jeunes qui passent tout leur temps ensemble, des putes, des filles de karaoké, de jeunes femmes de ménage, des jeunes macs, des gardiens de parking. Ils passent leur journée et leur soirée dans la rue, pratiquement à ne rien faire qu’attendre, jouer au foot parfois, mater les mêmes clips de karaoké tous les jours. A chaque fois qu’ils me font le coup de l’indifférence et de la distance, je me dis putain j’ai échoué, c’est trop tard là, après cinq mois nos relations n’évolueront plus jamais, et avec ma manie de culpabiliser je me dis c’est ma faute, j’ai mal fait un truc, j’ai dû paraître méprisant, j’ai toujours pensé que c’est au groupe d’aller vers le nouveau mais dans un contexte où l’occidental a un si grand complexe de supériorité et qu’eux en fréquentent tous les jours (leurs clients) c’est moi qui aurait dû faire le premier pas, au moins élaborer une tactique au lieu de penser que tout me tomberait dans la main. D’ailleurs en partant faire la visite des cinémas je les ai croisés une première fois en train de boire dans mon allée, ils m’ont fixé du regard sans un seul sourire comme d’habitude et moi je les ai regardés comme si de rien n’était et ai passé mon chemin, et comme d’habitude deux secondes après je me suis dit mais t’es con juste un bonjour ou un qu’est-ce que vous buvez et on sait jamais tu briseras peut-être la glace, les mêmes réflexions quand les filles de karaoké me voyant parfois de jour dans la même allée me hèlent en me disant qu’elles me trouvent beautiful ou quand Ada quand je rentre après minuit me voit et me demande d’où je viens, je bafouille, souris, réponds maladroitement deux mots puis pars, mais d’où elle vient cette timidité ? (je sais très bien d’où elle vient en fait, de ma plus tendre enfance comme on dit, le Cambodge m’aura appris ça entre autres, rappelé mon intrinsèque timidité). Mais là en revenant et en les recroisant, un peu comme le jour où j’ai parlé à Ada, j’ai pris mon courage à deux mains ou plus exactement je ne me suis pas posé de questions et sachant bien ce que je me reprochais de ne pas faire je l’ai fait, en fait je me suis juste arrêté et les ai regardés d’un air curieux, puis j’ai demandé (il fallait bien que je parle) ce qu’ils buvaient, j’ai pris la bouteille d’un air intéressé, vu que c’était du whisky, et eux ont tout de suite eu l’hospitalité non feinte de nombre de cambodgiens, me proposant un verre, un siège et des sauterelles grillées. Le truc le plus étonnant c’est que c’est le caïd lui-même qui a été le plus attentionné, celui que je croise parfois la nuit en bas de chez moi avec une fille que je n’ai jamais pu identifier - mais de toute évidence ce qui se joue là est une histoire d’amour entre un petit caïd et une pute, se retrouvant à la fin de leurs journées (soit à des heures très tardives) en se cachant presque pour se voir – précisément le type dont je pressentais le plus de haine à mon égard, c’est lui qui me sourit, me sert des verres, me propose une chaise. On est pas encore les meilleurs amis du monde mais voilà un énorme pas de fait, celui du premier contact, impossible après aujourd’hui qu’on se croise sans se saluer, j’attendais ça depuis si longtemps, quelle merde les appréhensions et toutes les frilosités qui vont avec. Après avoir fini la bouteille de whisky Ada est arrivé avec ses deux jeunes sœurs, toutes très apprêtées, et j’ai vu non sans soulagement que le caïd est question sortait avec l’une d’entre elles. On a parlé un peu et très discrètement et rapidement les autres se sont éclipsés pour nous laisser seuls, mais j’ai vite mis fin au suspense en lui disant bon ben tu vas travailler maintenant c’est ça, alors à bientôt, là c’est pas de la timidité mais de la raison : j’ai plus une thune je suis en train de me ruiner, je pense à faire un post niveau de vie depuis plusieurs semaines mais j’ai pas le temps, mais vous ne pouvez pas imaginer comme par exemple un repas à trois dollars maintenant ça me paraît énorme, il y a deux jours j’étais invité à un mariage et comme il est de coutume de donner de l’argent j’ai filé une enveloppe avec 10 dollars dedans, mais 10 dollars c’est ridicule pour un mariage de ce niveau, c’est presque du foutage de gueule, et maintenant j’ai trop peur de ma honte quand je vais recroiser le frère de la mariée (l’enveloppe est à mon nom).lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-83101931666286151462009-06-05T10:19:00.001+07:002009-06-05T10:21:19.918+07:00teaser<a href="http://www.vimeo.com/4994081">en exclu pour vous</a>lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-47916999578494762782009-05-26T14:07:00.003+07:002009-05-28T11:28:06.221+07:00A quoi sert ce blog finalement ?Dimanche soir et alors que j’étais épuisé par mon cours hebdomadaire de quatre heures chez moi, je décide d’honorer ma promesse de filmer la gay pride pour sa dernière soirée, l’élection de Mr Gay dans un bar du river side. Bien m’en a pris, ça faisait longtemps que je n’avais pas été aussi dégoûté, et comme en plus j’avais une caméra, j’ai tout filmé, je vais monter ça et vous le montrer, reste à savoir si j’aurai les couilles de leur envoyer après, ni vu ni connu genre voilà la vidéo que vous m’aviez demandée, je l’espère en tout cas (pour les couilles). Mais comme d’habitude vous le dire ça me tient lieu d’engagement (comme pour la vie d’expat).<br /><br />A part ça c'est noël, 4 vidéos car la connexion est meilleure dans l'ONG que je squatte en ce moment pour préparer les tournages, <a href="http://www.vimeo.com/4584370">là</a> <a href="http://www.vimeo.com/4840592">là</a> <a href="http://www.vimeo.com/4841012">là</a> mais surtout <a href="http://www.vimeo.com/4839804">là</a>, un visage sur un nom et la fameuse musique du précédent post.lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com9tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-87474986131710756722009-05-22T08:38:00.000+07:002009-05-22T08:41:14.121+07:00Je l’ai sur le bout de la langueJ’ai découvert un truc aujourd’hui, Kanitha m’avait filé des anciennes musiques khmères, et là sur quoi je tombe, une de mes musiques préférées en version cambodgienne, par le grand chanteur incontournable des années 60, le même qui faisait déjà la version khmère de Derniers baisers de C. Jérôme (qui terminait la vidéo C). La musique est question c’est, mince je me rappelle plus du titre, ça figure sur la bande son de 2046, c’était déjà utilisé par Wong Kar Wai dans un précédent film, et si j’ai bien compris ça provient au départ d’un film de Fassbinder, mais le fin du fin c’est que Patrick Sébastien l’a utilisée comme fond d’une de ses chansons populaires, et que l’été 2004 dans un des villages visités avec C ils l’avaient mis, je l’ai filmée la chantant et tapant dans ses mains. Ah ah. T’imagine ma réaction lorsque je l’ai reconnue dans 2046 dans l’immense cinéma Publicis ? La version cambodgienne est formidable je vous la ferai écouter bientôt, enfin je veux pas faire de fausses promesses non plus hein. Serait-ce un signe du ciel pour Kanitha ? Il en pense quoi KTB ?lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-29043308241406714492009-05-13T10:35:00.001+07:002009-05-13T10:44:50.243+07:00SurimpressionsA la recherche de nouvelles musiques à écouter sur i tunes je regarde celles que je n’aurais pas encore téléchargées, et je tombe sur Esther Demo des Beatles que j’avais piqué à Sylvain lors de mon week-end liégeois. I’m so tired ou While my guitar gently weeps m’ont ainsi accompagné depuis ce matin, me maintenant dans une humeur finalement parfaite pour cette journée à la fois studieuse et reposante par rapport à la furie de la semaine dernière. <br /><br />Le plan com est en train de prendre, je vous tiens bien sûr informés.<br /><br />L’impression de m’écrouler sous la charge de travail la semaine dernière a sans doute joué, de même que le fait de savoir que le pire est à venir en juin, mais l’angoisse et même la lassitude que j’ai ressenties sont sans doute plus structurelles que ça. C’est qu’à bosser ainsi avec des gens qui font un film pour la première fois, de les aider à écrire leurs séquences et à diriger des acteurs amateurs, en deux mots à participer au film sans toutefois réussir à influer sur sa qualité, s’est invité un doux sentiment de déjà-vu : retour à la case club vidéo du lycée du parc, le long-métrage et une année sacrifiée à tout coordonner, les tournages, le montage, tout. Et si la nostalgie et le plaisir des retrouvailles ne sont pas absents de cette prise de conscience, je dois avouer que c’est surtout un sentiment de régression qui domine. Oh rien de grave, et s’il vous plait pas de messages de réconfort, je sais bien qu’il y a beaucoup de choses qui circulent pendant mon travail ici avec les élèves, et que demain j’en serai extrêmement fier, peut-être même que ça sera la chose dont je serai le plus fier, mais quand même, ce sentiment d’impuissance, cette impression que je n’arriverai pas à leur faire faire un bon film, que finalement je ne sais pas diriger un acteur, que je n’ai même jamais fait ça de ma vie, alors hein comment dans ces conditions leur donner un conseil, et même sur la mise en scène, merde pour qui je me suis pris à aller apprendre le cinéma à des jeunes, il est fou le type, il est fou. Je dis ça aujourd’hui j’ai retrouvé ma lettre de motivation pour AR chez qui j’ai fait mon premier stage professionnel. Un grand moment de rire et de honte mêlés. Comment j’ai pu être si prétentieux, j’avais oublié, et pourtant ça m’arrive encore tous les jours, ah ah, non je vous cite pas des passages ça serait des pièces à conviction, allez on va dire que c’est juste l’ivresse de l’écriture, on laisse la plume s’exprimer et puis. IU tiens, non franchement tu m’as jamais dit mais tu pensais quoi de moi à l’époque, maintenant on peut se le dire non ? Vous vous foutiez de ma gueule non ?<br /><br />Je commence à jouer un jeu dangereux. Même si la magie a disparu avec Daet, Kongkea, et même avec Kanitha (si c’est pas malheureux, il a fallu qu’elle m’invite à un mariage et que je la voie dans une horrible et traditionnelle robe de mariage verte pomme, et avec cet horrible surmaquillage typiquement cambodgien, et plouf plus rien), ça flirtouille avec 3 filles, voire 4, en même temps, ce qui est très mal vu un peu partout mais surtout ici. Entre Sopheap, qui outre le fait de porter le même prénom que mon père - non fini, pas envie.<br /><br />Comment faire avec un trop plein d’empathie ? Je m’étais déjà posé la question quand on avait dû choisir de ne tourner qu’un seul des trois petits films écrits par ma classe de jeunes des rues, qu’on avait finit par tirer au sort et que je n’avais su gérer la déception de Va, son visage complètement défait avait eu des conséquences sur mon état personnel, m’avait mis KO pour le reste de la journée, hier c’était encore pire, le même Va ayant échoué au casting nous avoue lors du debrief final que d’une part cet échec l’a meurtri, mais que pire ses camarades de classe, qui pendant le casting étaient super sympas avec lui, lui reprochent maintenant d’avoir choisi ses amis, et que maintenant il n’ose plus les regarder dans les yeux. Du Va transfiguré et tellement investi par sa mission de directeur de casting, dont j’ai réussi à tirer un plan séquence qui le fait passer pour une sorte de Van Damme/Michael Jackson cambodgien, ne restait plus qu’un type éteint et perdu. Sa détresse et mon impuissance, et ma culpabilité aussi, venaient ternir le final joyeux de cette semaine intense (un peu comme la fille qui vient dire à Marin qu’elle a rien compris à la fin de l’année).<br /><br />Mais haut les cœurs : la plus belle image de cette semaine, parmi le lot de belles images du même type, c’est mes collégiens français tenant les caméras pour filmer les auditions, avec derrière chacun d’eux, sans que je n’aie rien demandé, les élèves des rues plus habitués à cet exercice, et qui sans parler le même langage les aident à cadrer. Un renversement bienvenu, presque miraculeux, tant j’ai pu remarquer par ailleurs que ces mêmes collégiens parlaient à la plupart des cambodgiens comme à des sous-hommes – du reste j’exagère, ça ne concerne qu’un voire deux élèves sur cinq. J’ai pu filmer cette image, mais de manière générale je suis en train de passer à côté du film que je voulais faire sur ces ateliers, par manque d’effectif et de moyens : je ne peux pas me démultiplier et me concentrer sur ce film alors que je suis au four et au moulin avec mon rôle d’animateur. Résultat j’ai l’impression que mes cadres sont terriblement banals, que je n’ai pas le recul nécessaire pour savoir quoi filmer et comment, on verra bien à la fin de tout ça, s’il est possible de monter quelque chose avec ces petits bouts de films épars.<br /><br />- Do u know on the day we went to Lux 2 ladys who working in NGO they thought that i am ur student :-) ha ha ha. Its so funny.<br /><br />- They asked me WHY I KNOW U ? and i said meet u at R Art School. :-)<br /><br />- Does i make them confuse u ? (maybe they think we are sweet heart)<br /><br />- If u confuse, i would be :-)<br /><br />- It’s a secret crime story. There’s 5 friends live in a house. Their name are STUPID, CRAZY, BRAIN, NOBODY, SOMEBODY. One day NOBODY killed SOMEBODY, while BRAIN is in the toilet. So CRAZY call the police.<br />CRAZY : Is it the police station ?<br />POLICE : Yes, can I help u sir ?<br />CRAZY : NOBODY killed SOMEBODY.<br />POLICE : A u CRAZY ?<br />CRAZY : Yes, I am.<br />POLICE : Don’t u have brain ?<br />CRAZY : Oh ! BRAIN is in toilet.<br />POLICE : A u STUPID ?<br />CRAZY : Oh ! STUPID is reading this sms. Ha. :-) good nightlucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-26353966760898312022009-05-01T14:59:00.002+07:002009-05-01T16:39:57.205+07:00je commence mon plan com<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOK6YbYYDoICHo63KQX9Mtt5fhL_gXujYKWgo3BZ1jY7rWsQjVpLQ_VOlC4c83vt3Lj0ZOgz6iJs7iLJAwx2L69dwEjoxTmO_9Rp-mtkuyfs4Dj5dfs9y9qoa5csqbSXB2apYuXb5R7xs/s1600-h/Phnom+Penh+Post+article.JPG"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 366px; height: 400px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOK6YbYYDoICHo63KQX9Mtt5fhL_gXujYKWgo3BZ1jY7rWsQjVpLQ_VOlC4c83vt3Lj0ZOgz6iJs7iLJAwx2L69dwEjoxTmO_9Rp-mtkuyfs4Dj5dfs9y9qoa5csqbSXB2apYuXb5R7xs/s400/Phnom+Penh+Post+article.JPG" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5330762880586941058" /></a><br /><br />jour de chance réussi pour une fois à télécharger 3 vidéos en un peu moins de 4h, il y a donc une série de montages réalisés par différentes classes <a href="http://www.vimeo.com/4056755">là</a> <a href="http://www.vimeo.com/4424731">là</a> et <a href="http://www.vimeo.com/4425219">là</a>, puis <a href="http://www.vimeo.com/4425653">ça</a> qui traînait sur mon ordi depuis un moment (il y en a plein d'autres).lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-2172266367282958512009-04-28T10:36:00.000+07:002009-04-28T10:37:11.008+07:00Joy of livingSi je devais choisir maintenant, mettons si une situation que j’ai du mal à imaginer faisait que je devais faire un choix et abandonner les autres, eh bien ça serait sans hésiter Kanitha, j’ai eu la révélation quand ce matin à 4h je me suis réveillé sans n’avoir pu me rendormir, comme la nuit de Rising, cette fois-ci la faute au Red Bull bu à 23h, étrange idée mais c’était l’une des seules boissons à moins de deux dollars et j’avais particulièrement envie d’être en forme. Elle m’a invité hier à la première d’un spectacle de danse contemporaine cambodgienne, et ce fut donc la première fois que nous nous retrouvons sans sa sœur Veasna, prise par un mariage dont j’ai subtilement décliné l’invitation. Bizarrement ici la notion d’invité a de l’importance, si bien que comme j’étais son invité et malgré le fait qu’on était un groupe de 15 personnes il paraissait évident qu’il fallait que je m’assoie à côté d’elle puis que je prenne place sur sa moto quand nous avons par la suite décidé de manger des ailes de poulet au KFC. Mais ça a donc fait mon affaire, et nous avons même partagé un coca à deux pailles - il y a des signes qui ne trompent pas.lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-25680308331424916882009-04-27T12:53:00.001+07:002009-05-01T16:40:49.325+07:00J’ai tué le deuxième verLa semaine dernière rentrant chez moi de jour je sursaute au moment où je referme la porte car il me semble bien que quelque chose a bougé sur la cuisine entre la prise et la plaque électrique. Et effectivement se tient caché sous l’épais fil électrique de ma bouilloire un énorme cafard marron. Je demeure tétanisé un moment, une éternité il me semble, à hésiter sur la meilleure stratégie à adopter : chaussure, journal, balai… J’approche quelque chose en sa direction et l’ignoble bête se met à bouger à une vitesse diabolique pour se poser verticalement, immobile et bien en évidence, sur le carré blanc de ma prise électrique murale. L’insecte doit faire sept centimètres et la situation devient quelque peu absurde, surtout moi qui reste paralysé à deux mètres de la bête, mais plus je la regarde plus je comprends que je ne pourrai pas la tuer d’un coup de chaussure, que la taille du cafard fait que je ne supporterai pas de le sentir s’écraser sous la semelle, ni de le sentir si proche de ma main. Je prends donc le balai et entreprends de lui donner un coup fort et sec, mais là encore le flash forward de la chair broyée me fait renoncer et je décide de le chasser seulement, je rouvre la porte, approche le bout du balai de l’insecte, attends encore quelques secondes, à hésiter alors que maintenant tout est clair, je donne un petit coup qui le fait fuir et se cacher à côté de la poubelle puis d’autres plus brouillons et désespérés qui le font finalement quitter mon appartement en courant vélocement avec ces répugnantes petites pattes.<br /><br />Le lendemain de mon retour de Battambang j’entre de nuit dans ma salle de bain et du coin de l’œil je pressens quelque chose d’étrange sur le coin de la baignoire, et tournant mon regard je découvre posé sur le bouche-baignoire à côté de mon shampoing un cafard en tout point similaire à celui que j’avais laborieusement chassé. Là encore je suis tétanisé, encore plus car je me dis que je ne pourrais rééditer la technique de la première fois et qu’il va bien falloir en finir avec celui là. N’écoutant que ma couardise j’empoigne le jet d’eau censé servir de chasse d’eau pour mes toilettes et asperge le cafard qui se cache d’abord derrière le shampoing puis tombe dans la baignoire et commence alors un interminable manège qui me voit tenter de l’étouffer avec l’eau ce qui n’est pas prêt d’arriver tant la force du jet ne peut que déplacer le cafard dès lors qu’il entre en contact avec lui et qui le voit lui débattre ses petites pattes quand il est sur le dos puis feinter l’immobilité quand il est du bon côté avant d’essayer de sortir de la baignoire ce que je lui interdis à chaque fois. Je me rends bien compte que ça pourrait durer des jours et pourtant je continue, espérant sans doute irrationnellement que ma technique ridicule finisse par marcher. Et le cafard de se retrouver balancé de tous les côtés de cette baignoire, tantôt dans le trou d’évacuation qui est bien trop petit pour le faire disparaître tantôt le long des parois montantes, et je finis par avoir l’idée de lui faire boire pattes retournées mon détergent à chiottes et le voilà qui se débat encore plus frénétiquement pour finir par ne plus bouger du tout, j’ai gagné mon combat mais même là il me faudra un instant de réflexion avant de prendre la pelle, de ramasser la bête et de tirer la chasse d’eau.<br /><br />Et c’est encore sous le coup de l’effroi de cette deuxième rencontre que je repense à mon rêve et à ses deux gros vers de terre marrons, le deuxième caché sous l’eau de l’évier en plus, et je me dis mais qu’est-ce que ça veut dire ça existe donc les rêves prémonitoires à moins que ça ne soit une épreuve et alors quel en était le but non ne me dis pas qu’il ne fallait surtout pas en tuer l’un sans l’autre, séparés à jamais qu’ai-je fait, et si en fait c’était l’heure de la libération ?lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-8137630053894514222009-04-24T13:54:00.001+07:002009-04-24T13:54:56.646+07:00Koustonbrut t'es passé oùC’est vraiment dommage que je n’ai pas pu finir le post précédent, il était tard et j’ai préféré dormir avant le départ, et puis je crois me souvenir que je n’avais pas trop l’énergie d’écrire, c’est vraiment dommage car il y avait beaucoup à dire sur les gens qui peuplent ma rue, pour la plupart des jeunes travaillant autour de la prostitution, oui il m’a fallu près de deux mois pour me rendre compte que j’habitais un quartier de prostitution, rien que dans ma rue un bar fermé à enseigne lumineuse rose, à côté une grande entrée sombre dont je ne sais pas si les filles et les transsexuels qui en sortent puis y rentrent font partie du bar à enseigne rose ou s’il y a autre chose à l’intérieur (pas encore osé m’y aventurer), en tout cas devant cette entrée il y a toujours du monde, surtout des jeunes mecs dont là encore je ne comprends pas si ce sont des rabatteurs, ce qu’ils font exactement avec les filles ou simplement s’ils glandent là parce qu’ils habitent là, ces jeunes mecs ne me parlent jamais, ils sont les seuls à ne pas me répondre quand je dis bonjour, j’espère que ça va pas durer trop longtemps, je compte sur Choy, les enfants et les filles pour leur dire que je suis sympa mais c’est pas gagné. A côté de l’entrée sombre il y a la maison de Choy avec l’épicerie sur rue de sa mère, en face un salon de coiffure tenu par une femme, la trentaine (d’ailleurs j’y vais demain matin, même si la coupe est à deux dollars ce qui est du vol me dit Seila qui va se coiffer dans les trucs à la mode pour un peu plus d’un dollar), qui habite derrière son salon et que j’ai vu sortir tous les soirs vers 22h en tenue sexy, entrer dans la voiture de son amie similairement vêtue puis partir rejoindre quelques destinations secrètes, à côté de ce salon une guest house dont j’ai vu sortir quelques vieux occidentaux et aussi entrer mais la plupart du temps accompagnés de jeunes filles locales elles-mêmes accompagnées d’un jeune homme en moto qui les dépose, part puis revient les chercher une heure après. <br /><br />En revenant de ces trois jours à Battambang, à passer des heures à deux ou trois sur des motos le long de routes magnifiques, à se faire attaquer comme le veut la coutume par des jets de ballons d’eau dans les rues et à assister à une bagarre générale dans un temple bouddhique au beau milieu d’une fête, un sentiment familier, celui du vide qui accompagne les retours de période intensive et collective, genre l’après cannes ou l’après tournage (l’après colo en étant la première expérience). D’habitude il est facile de ne pas céder à l’appel du spleen en passant un coup de fil et en allant boire un verre avec quelqu’un. Là pas de bol personne à appeler, et arpentant les rues après avoir épuisé la solution du cybercafé où je suis resté deux heures je suis soudainement pris d’une impression que j’avais habilement oubliée, celui d’être seul et perdu dans un pays inconnu. Par masochisme je ne suis pas allé boire un verre dans le bar de Kongkea et Daet et pire j’ai décidé de ne pas manger dehors mais de me faire ma soupe bihebdomadaire, et pire encore en passant devant chez Choy et ne l’apercevant pas je n’ai pas demandé à sa mère d’aller le chercher comme je le fais tous les jours. Dans cet appartement que ma première rencontre avec le cafard a rendu légèrement hostile j’allume toutes les lumières, fais chauffer l’eau et me mets à l’écriture de ce billet quand mon téléphone sonne : c’est ma mère, qui a sans doute senti ma détresse à l’autre bout de la planète. Elle me questionne sur mon week-end, je lui raconte, mon père veut me parler d’un retrait de l’essec sur mon compte, elle l’engueule en lui disant que ce n’est pas le moment qu’il me racontera dans son mail, je le relance pourtant mais pressée elle semble vouloir mettre fin à la conversation, je sais que c’est parce que ça coûte cher et surtout qu’elle ne veut pas me faire perdre mon temps, mais cette fois-ci je suis prêt prolonger la discussion le temps qu’il faudra, sauf que c’est trop tard elle a raccroché avant même que j’aie le temps de lui dire d’embrasser mon frère et ma sœur pour moi, j’aurai voulu lui dire maman je me sens seul ce soir discutons encore un peu mais elle n’en dormirait plus la nuit.lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-39159713364776358162009-04-22T14:28:00.000+07:002009-04-22T14:32:06.952+07:00Inachevé16 avril 21h23. Les trois jours du nouvel an cambodgien arrivent à leur fin alors que je m’apprête à commencer mes vacances : nous partons 3 jours à Battambang - la ville où j’ai tourné C – avec Seila, Sonina et Heng. D’ailleurs il s’en est fallu de peu pour que nous ne partions qu’en duo, Heng s’étant défilée au dernier moment et les parents de Sonina refusant alors qu’elle parte sans la présence d’au moins une autre fille. Mais quelques textos persuasifs ont eu leur effet et je suis donc là à laver mes caleçons à la main puis à les passer au sèche cheveu puis au ventilo en priant pour qu’ils soient secs demain, la faute à ma grand-mère de substitution qui a fui sa maison et chez laquelle je n’ai donc pas pu prendre mon linge propre et au centre commercial qui vend des caleçons horribles pour 7 dollars pièce. <br /><br />Tout le monde m’avait demandé la semaine d’avant ce que je faisais pour le nouvel an, ce qui en termes de pression est équivalent à la question similaire en France pour le même événement, sauf qu’il ne s’agit pas de sortir du chapeau une soirée excitante mais de dire qu’on part de Phnom Penh pour rejoindre de la famille en province. Disons que c’est la lose de rester dans la capitale désertée durant ces trois jours comme Paris en août (sans les touristes). Et c’est finalement ce que j’ai fait, n’ayant pas de famille à visiter et voulant profiter du calme et de l’absence d’amis pour avancer sur le scénario de mon film et sur une refondation de ma stratégie de fundrising pour les mois à venir. Evidemment de travail il a peu été question finalement, mais comme souvent dans ces cas de défaite de la volonté je n’ai aucun regret car l’objet surprise de substitution en valait la peine. D’abord mon cousin de Battambang, dont j’avais promis de raconter la situation familiale extraordinaire et qui mériterait un film à elle seule (mais malheureusement il part peut-être pour les Etats-Unis dans quelques semaines, et pour toujours), puis surtout la découverte de ma rue, dans laquelle je n’ai pas l’habitude de passer beaucoup de temps, à part pour discuter avec Choy mon voisin ou pour rentrer ou sortir de chez moi, et qui est d’ordinaire toujours noire de monde, entre les innombrables vagues d’étudiants qui se succèdent chaque heure dans l’école d’anglais mitoyenne de mon immeuble, les chauffeurs de moto et les commerces de rue et leurs clients. Là pendant trois jours il n’y avait que les habitants de la rue, quilucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-69503322734336673352009-04-20T14:19:00.001+07:002009-04-20T14:25:11.155+07:00Ca s’appelait « Ah oui je vous ai pas dit mais… »Retrouvé ces notes que j’avais écrites pour le blog il y a un moment, pas finies puis oubliées dans un coin de mon ordi. J’ai remarqué en les relisant que j’y faisais référence dans un des derniers posts, donc difficile pour vous de comprendre…<br /><br /><span style="font-style:italic;">« … j’ai sympathisé avec le garçon qui habite dans la rue en face de chez moi et dont la famille tient une sorte de petite épicerie. Il s’appelle Choy (et maladroitement je l’ai appelé Chloy à ma teuf ce qui veut dire « malpoli »), a bientôt 20 ans et va à l’université de temps à autre. On discute un peu tous les jours maintenant dès que je descends dans la rue, ce qui m’a permis ce soir – et précisément le jour où je me sens le moins bien – de goûter à l’activité préférée de pas mal de cambodgiens : la glande. En rentrant du resto qui fait le coin de la rue d’après et où j’ai mangé une soupe au bœuf pour un poil plus d’un dollar je reste un moment devant chez lui, à discuter aussi avec le chauffeur de moto qui habite dans le coin et qui m’a conduit plus d’une fois. Et la grand-mère (qui a des dents pleines de sang, et qui crache des flots de sang régulièrement, c’est vraiment spécial à voir) finit par me proposer une chaise, et je reste assis là une demi heure à ne rien faire (Choy s’est absenté faire laver des habits) (enfin j’essaie surtout d’oublier que j’ai mal aux oreilles). Et c’est un peu ce que font tous les gens ici le soir (enfin les pauvres, les riches comme j’en ai fait l’expérience le premier mois restent chez eux), glander dans la rue près de leur habitation (qui la plupart du temps sont ouvertes sur la rue). Et ils ne se disent pas grand-chose, semblent attendre quelque chose mais rien n’arrive. Ou alors ils matent la télé, souvent des karaokés au montage impossible ou des sitcoms chinois doublés en khmer. Cette capacité à n’absolument rien faire pendant si longtemps, sans que jamais on puisse soupçonner que s’invite une quelconque réflexion sur quoi que ce soit, n’a pas fini de me fasciner (même si d’un autre côté ça m’inquiète).<br /><br />… mardi soir dans la salle de montage des élèves de l’université, il restait à 19h encore une vingtaine d’étudiants, mais comme à cette heure-ci il n’y a plus de prof, l’ambiance est plus cool et ils se permettent de mettre de la musique, la plupart du temps de la pop locale. Et là j’assiste à une si belle scène que j’aurais du mal à imaginer en France - encore cette histoire de premier degré : à un moment passe une chanson un peu mélo, et une élève se met à la fredonner (Kim Oan je crois), puis d’autres font de même et ils sont à la fin 6 ou 7 à chanter doucement la même musique en même temps dans la salle sans même se regarder, sans même donner de l’importance à cette scène que pour ma part j’ai trouvé formidable.»</span><br /><br />J’écoute la musique de B. Button c’est vrai qu’elle est cool, je n’y avais pas fait attention en regardant le film. Je le reverrais bien ce soir mais le lecteur dvd de mon mac ne marche plus, ce qui est un peu le cauchemar je dois avouer.lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-3164737676304663976.post-343632140893612192009-04-16T18:03:00.002+07:002009-04-16T19:10:34.257+07:00Tonton VeasnaDe la fenêtre du troisième étage du Café Sentiment par laquelle nous filmons un long plan de la circulation de Phnom Penh la nuit, j’aperçois une silhouette au milieu de la grande rue qui m’est familière. La distance m’empêche d’en être sûr mais il me semble bien reconnaître mon amie « folle », qui traverse la rue dans un sens, s’arrête pour scruter les voitures, retraverse, pointe du doigt certains conducteurs, traverse encore et reproduit son manège inlassablement. Je la retrouve quelques minutes plus tard dans la rue, elle me montre sa blessure à la jambe, une marque horrible faite par un pot d’échappement de moto. Cette fois-ci j’enregistre son prénom, facile ça ressemble au nom des bouchées de porc à la vapeur que j’adorais quand j’étais gamin : Siu May.<br /><br />Découvert un lieu incroyable ce même soir : un centre commercial dans le sud de la ville totalement fantomatique et sinistre, des lieux désertiques où les employés sont bien plus nombreux que les clients, ceux-ci se résumant essentiellement aux clients du bowling et de la salle de sport. Des employés qui restent là immobiles à attendre des clients qui n’arrivent jamais, qui dorment sur les tables ou jouent parfois aux cartes dans une arrière-salle. On pense forcément à Good bye, Dragon Inn, ou à JZK, ça s’appelle le Park Way et j’espère pouvoir y retourner de temps à autre.<br /><br />Si je peux écrire ce blog c’est uniquement parce que les personnes dont je parle ne le lisent pas, j’en serais très gêné si c’était le cas, je m’en suis rendu compte quand j’ai compris que je n’écrirai rien sur ma rencontre avec Stéphanie, la sœur de Thomas revenue trois jours à Phnom Penh, car je lui ai filé l’adresse du blog ou même que je l’ai filée à Thomas.<br /><br />Le moment que j’ai préféré dans cette soirée si riche c’est quand en sortant du marché de nuit Seila a proposé de faire un tour en moto et on a alors passé une demi-heure, à sept sur quatre motos, à parcourir lentement les quartiers de la ville, en discutant d’une moto à l’autre et en occupant parfois toute la largeur des rues. Un truc que j’avais déjà vu maintes fois en tant que spectateur et que je trouvais super beau. Ce soir-là j’avais réuni mes amis qui ne partaient pas pour le nouvel an (14, 15 et 16 avril), soit une poignée tant tout le monde part en province retrouver sa famille ou sa maison d’origine. <br /><br />Bien que je commence à comprendre que Veasna ne me sollicite pas tous les jours uniquement par amitié ou prévenance, je dois avouer que c’est sa sœur que je trouve super, j’ai rarement rencontré une fille « respirant » autant « la joie de vivre ». <br /><br />Hier et alors que je m’étais promis de travailler toute la journée j’ai passé plus de trois heures dans la rue, assis sur une chaise devant la petite épicerie de rue de la famille de Choy mon voisin, à discuter avec lui puis avec Stéphanie qui nous a rejoints. Coutume très locale que de passer une grande partie de la journée à n’absolument rien faire, parfois à ne rien dire, assis à l’ombre avec toujours comme je l’avais déjà exprimé avant ce doute sur ce qui se passe dans leur tête pendant ces plages de silence, est-ce que ça pense ou est-ce que ça ne pense pas, je devrais poser la question un jour. Choy est l’un de mes nombreux professeurs de cambodgien (tiens personne pour relever mes progrès incroyables qu’on peut admirer dans l’avant-dernière vidéo ? et moi qui étais si fier), il a 19 ans et étudie le droit. Physiquement il me fait penser à mon oncle Tonton Bora, je n’y avais pas pensé avant mais c’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles je me sens très proche de lui.<br /><br />Glandant ainsi dans la rue j’aperçois soudain Ada qui sort d’un immeuble en moto avec une autre fille. La moto passe rapidement devant nous mais au moment où nos regards se croisent je crois bien qu’elle détourne la tête. Quelques dizaines de minutes plus tard elles reviennent et rentrent dans l’immeuble mais cette fois-ci par l’autre côté de la rue, si bien que je me demande si elle ne l’a pas fait exprès pour m’éviter. Peut-être une heure plus tard elles ressortent à nouveau, cette fois-ci à pied et accompagnées d’un enfant, je la cherche du regard et lui fais un signe de la main au moment où elle me regarde. Les trois s’avancent alors vers nous et nous nous saluons enfin, je devine que l’autre fille est sa jeune sœur et j’apprends surtout que l’enfant est le sien, qu’il a deux ans et s’appelle Veasna. Je demande si ce n’est pas plutôt un prénom de fille, elles me répondent étonnées que non et je me dis que je suis idiot : le seul frère décédé de ma mère pendant le régime des khmers rouges s’appelait lui aussi Veasna.lucabrasihttp://www.blogger.com/profile/11058281880669813829noreply@blogger.com0