mardi 24 mars 2009

en 3 temps - 1

Un peu déçu, pas mal même. Bien sûr on peut pas parler d’échec, il me semble que tout le monde est parti très content, mais une accumulation de petites choses pour la plupart dues à mon manque d’anticipation et d’organisation, alors que j’y ai pensé toute la semaine à cette teuf, à croire que mon cerveau prend parfois congé, ont fait que la mayonnaise n’a pris que par moments épars, et que c’était pas la folie dont je m’étais pris à rêver. Déjà envie d’en refaire une pour réparer le coup, mais vu la thune que j’ai dû dépenser pour celle-ci ça sera pas pour demain.

Bon mis à part mon retard au départ, la faute aux brochettes de bœuf grillé et au kilo de glaçon à chopper en moins de 20 minutes, c’est surtout la sono qui a pêché, je les sentais tous chauds pour danser comme des fous sur le R&B ou le Hip Hop que tous les jeunes affectionnent ici sauf que le français qui devait m’apporter des haut-parleurs est arrivé avec une heure et demi de retard ce qui est une faute professionnelle étant donné que les cambodgiens se pointent à l’heure précise et qu’en plus une fois arrivé chez moi il se rend compte qu’il a oublié la télécommande et que ça ne fonctionnera pas sans. Il repart donc chez lui mais quand il reviendra, un peu moins d’une heure après, les élèves des deux ONG seront déjà tous partis et ne resteront que ceux de l’université qui eux se tireront tous vers 21h prétextant qu’ils habitent loin, qu’ils doivent travailler demain (dimanche), qu’il est déjà tard. Et ce ne sont pas de excuses polies, c’est juste qu’effectivement on ne sort pas tard ici et qu’à 21h il est normal de rentrer chez soi. Pour finir sur la musique heureusement que Bunny a réussi à brancher son lecteur mp3 sur les haut-parleurs (c’est le branchement mac qui nécessite la télécommande), malheureusement il n’avait que de la musique cambodgienne, ce qui était très bien au début car une piste de danse s’est formée avec les danses traditionnelles khmères que j’avais apprises l’autre jour mais ce n’était pas suffisant pour véritablement lancer l’ambiance.

Les cambodgiens ne viennent en fait pas les mains vides aux fêtes, la bouffe reste la partie de l’hôte mais eux viennent avec des cadeaux, ce à quoi je ne m’attendais pas du tout. Le meilleur est celui des élèves dits de la rue, qui m’ont offert une sorte de poster avec des photos d’eux et moi pendant les cours, avec leurs signatures au dos. Faut que je trouve comment mettre ça au mur.

Quand J l’australienne et son amie Christine sont arrivées, les jeunes français n’étaient pas encore là si bien qu’elles étaient les seules occidentales avec moi au milieu d’une quarantaine de cambodgiens, par ailleurs et même si elles ne sont pas restées longtemps elles s’en sont bien tirées et je les ai vu discuter avec plein de monde (les anglophones uniquement bien évidemment).

Mal prévu les ratio de boisson, aujourd’hui il me reste pas mal d’alcool et plus du tout de soft. Faut dire que j’ai parfois des réticences à les inciter lourdement à boire vu que je suis aussi censé être leur prof. A noter que les brochettes ont disparu au bout de 10 minutes, et que j’ai profité d’aller chercher les français pour en acheter 30 autres en bas de chez moi.

A 21h donc il ne restait plus que les français plus Virak un type que j’ai rencontré à une conférence sur le cinéma cambodgien et Thirak dont je ne raconterai donc jamais nos formidables retrouvailles il y a deux jours. Quand j’ai raccompagné Virak une demi-heure plus tard Viesna et son groupe d’amis sont arrivés (ils avaient un vernissage avant).

A peu près au même moment, sans doute avant, L (je m’étais aussi trompé pour son nom, décidément, et avais compris Eleonore) a commencé à se sentir mal et ça n’a fait qu’empirer jusqu’à la fin. Je ne regardais pas trop au début, sans doute par ce que je me disais que c’était de la faute du verre de vodka que je lui avais servi en oubliant qu’à 18 ans on ne boit les mêmes verres qu’à 25, puis à un moment je suis allé voir sur le balcon et elle et son amie C étaient en train de pleurer assises sur le sol, L s’est jeté dans mes bras (sur mes genoux en fait je crois) et a pleuré un moment et comme d’habitude je n’ai pas trop su quoi dire. Un peu plus tard je lui ai fait prendre une douche froide (de toutes façons je n’ai toujours pas l’eau chaude) et surtout juste avant de partir elle est venue me voir dans ma chambre, s’est accroupie face à moi et m’a révélé le visage baissé et en chuchotant le terrible secret qui d’après ce que m’en disent ses amis refait régulièrement surface lors des soirées trop alcoolisées.

Après on est sorti dans l’une des boites à expat les plus connues avec les deux derniers français et Thirak, puis Konkir et Daet m’ont appelé comme convenu, vers 1h, on est allé les chercher à leur taf et on a fini dans une autre boite branchée sur un bateau, à vrai dire des endroits assez sordides où les seules cambodgiens sont des filles super jolies et dont on peut aisément présumer quelles sont presque toutes des prostitués, et autour des étrangers en short aux avants bras épais qui s’amusent avec elles un peu comme si de rien n’était, comme si leurs conquêtes en étaient vraiment unes, je n’ai rien contre les putes à vrai dire, au contraire même, mais je ne peux m’empêcher de trouver ces situations profondément dégoutantes, le même truc que j’ai ressenti en Thaïlande et dont je te parlais Nicky, j’aime bien la prostitution car quelque part dans la honte du gars qui paie pour faire l’amour il y a une victoire de la femme, ici - et encore pire en Thaïlande avec toutes ces filles qui cherchent surtout un mari pour sortir du pays - les types ont vraiment l’impression d’être des tombeurs, si si rien qu’à voir leurs comportements dans les boites, et la façon dont les filles réussissent à force de compliments à créer l’illusion. Et j’imagine que Konkir et Daet ne devaient pas se sentir super bien non plus. Thirak, bourré, m’a raccompagné chez moi en moto, il se propose d’être mon chauffeur dès que j’en ai besoin et ceci gratuitement. On verra.

Lyda Reyum 11 :26
« Hello teacher, how are u ? Do u have lunch yet ? What do u have to do ? We want to help u … »

L 12 :14
« Hey c L (rallye tuk tuk…), si tu ns attends tjs bien ce soir, dis moi ce que tu veux que … »

J 17 :42
« Hey davy i might just drop by and say hi. Can u send me the details again ? »

Virak Cinephile 22 :45
« Hi my friend ! u not yet finish ? i want stay with u long time tonight but i worry my mother wait 4 me long time. next time i will sleep here. Ur party so happy. G9 »

Viesna Artiste 23 :13
« How about the girl ? She get better ? »

Virak Cinephile 23 :16
« Yes if free time i will meet u or sleep at ur place next time. I want talk much with u about my problems because i no good frn to tell or talk with him. GOOD 9 »

2 commentaires:

  1. Et pourquoi elle a raccroché Konkir du coup ?

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  2. Ah ah oui ben je sais pas vraiment, j'ai pas compris la reponse en fait.

    Je suis d'autant plus curieux de savoir qui se cache derriere ce pseudo que tu es decidement mon lecteur le plus assidu.

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