dimanche 5 avril 2009

Le dernier plan de la fille de Monaco

En rentrant de ma troisième visite en une semaine chez le docteur – mon oreille que je croyais guérie me fait à nouveau des misères – et après avoir mangé les dernières saucisses que ma tante m’avait achetées en grand nombre et mis dans le congel mais c’était sans compter sur la panne d’électricité d’il y a une semaine, j’ai fait ce que le docteur Poly m’a dit : je me suis mis 3 gouttes dans l’oreille puis ai attendu 10 minutes la tête penchée. Pas grand-chose à faire dans cette position-là à part lire ; c’est ce que j’ai fait en reprenant Les démons dont j’arrive bientôt au terme. Les retrouvailles de Chatov et de sa femme, trois ans après leur séparation, l’accouchement de celle-ci alors qu’on sait ce qui attend Chatov et que le narrateur par plusieurs indices ne laisse aucune place au suspense, c’est peut-être ce que j’ai lu de plus beau dans ce roman, ça plus la musique d’Elliott Smith que j’entends à travers la vitre fermée me laissent encore dans une humeur cotonneuse, entre mélancolie et euphorie, du reste ça va souvent de paire pour moi, être triste me rappelle que je suis vivant. Je me suis rappelé un rêve que j’ai fait il y a quelques jours, à moins que ça ne soit qu’une pensée je ne sais plus, je me suis rappelé aussi ton dernier mail Sabri sur la photo etc., j’ai pensé à mars 2005 je me suis dit ça fait 4 ans je me suis dit aussi mais tu es fou tu connais tous les mécanismes de ces artifices là, ou tous les artifices de ces mécanismes, tu sais que c’est par purs idéalisme et romantisme que tu t’accroches à cette image, que tu persistes à y croire alors que ton cerveau sait qu’il ne s’agit que d’un fantasme de l’esprit, et qu’importe pensais-je alors, laisse-moi avec ce petit picotement au cœur que j’ai appris à aimer pour lui-même, j’ai aussi eu l’idée d’un court film puis je me suis rappelé la scène dans the taste of tea avec le cousin après sa longue marche. C’est marrant me disais-je encore en arrivant vers l’ordinateur ces journées sous le signe de l’affect, car ce matin préparant le cours de ce week-end je regardais des scènes de We own the night, le début sur Blondie, la première scène avec le frère et le père à l’église, la visite de Bobby après l’attentat sur son frère et surtout après quand il tombe à genoux devant Amada, la scène dans l’ambulance entre Bobby et son père, la mort du père, j’ai pleuré plusieurs fois je crois, rien que deux minutes pour pleurer (ça m’était arrivé récemment en regardant Catch me if you can en accéléré), le film déjà vu étant alors peut-être encore plus fort car il ne s’agit plus que du souvenir d’une émotion, la mélancolie d’une tristesse - on avait peut-être trop vite fait de dire que Two lovers était encore mieux car dégraissé de la cosmétique mafieuse, car celle-ci comme chez Coppola permet une précipitation des grands thèmes universels et donc là encore une matière à affects sans égale.

(j’ai acheté Twilight, We own the night, Lady in the water, Material Girsl, Pulp Fiction et surtout l’intégrale Rohmer et l’intégrale Godard pour un total de 21 dollars – je vous rassure c’est des dvds piratés)

(je me sens presque prêt à arrêter de passer trop de temps à l’écriture de ces billets pour me mettre à bosser nuits et jours sur le scénario d’eternal feelings part 3. Serait-ce l’influence de mes élèves qui commencent à écrire le scénario du film collectif ? Ca serait marrant. Deux séquences écrites pour l’instant, ça part sur du film de campus mélangé à une enquête policière avec des blagues salaces, je m’attendais pas trop à ça mais tant mieux voyons demain ce qu’il en feront)

1 commentaire:

  1. Oh oui c'est le moment le plus poignant du roman, l'accouchement de la femme de Chatov et le bonheur de Chatov sur le point d'être sacrifié. Quel chef d'oeuvre quand même...

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